Destination : 2 , En route vers l'Afrique.


Tunisie, terre d'Afrique

Pour parler de l'Afrique, je vous emmènerai dans un pays, africain certes mais différent, le mien.
Là-bas, vous ne trouverez pas d'éléphants, vous ne trouverez pas de lions, vous ne trouverez ni brousse ni forêt tropicale ni un lac immense ni un fleuve qui a déjà traversé deux ou trois pays,pas de tam-tam ni d'instuments de percussion, rien de tout ce qui fait l'orignalité de l'Afrique noire.
Ce petit pays qui tourne constamment la tête vers l'Europe a les pieds fortement ancrés dans le sable de son sahara, dans le mirage de ses dunes. Les eaux tranquilles de la Mer Méditerranée lui ont amené un jour, la reine Didon, venue de Tyr, fuyant ainsi son frère.
A peine son bateau a-t-il accosté au large d'Ifriquia, c'était le nom de ce pays, que les berbères vinrent accueillir ses passagers, sans hostilité aucune, ne se doutant nullement que ces visiteurs allaient ouvrir la porte à bien d'autres.
En bonne commerçante, la reine Didon commmença par négocier l'achat d'une petite parcelle de cette terre, juste La superficie d'une peau de boeuf leur dit-elle. Amusés par cette proposition, ils ne discutèrent pas longtemps mais ils comptèrent sans la ruse d'Elyssa qui fit découper par ses hommes la peau en fines lanières et règna ainsi sur un petit royaume qu'elle appella Carthage ou ville nouvelle.
Peuple évolué, intelligent mais surtout navigateur et commerçant, les carthaginois arrivèrent à rivaliser avec Rome la toute puissante qui, jalouse, détruisit Carthage et s'y installa .
Depuis, une multitude de peuples sont venus occuper ce pays, La Tunisie, lui offrant leurs coutumes, leurs traditions, leur religion, leur langue. Jamais pures car souvent métissées par l'arrivée d'un occupant et parfois je me demande d'où me vient ce dialecte que je parle, arabe certes mais si loin de l'arabe littéraire qu'on nous enseigne à l'école, souvent mélé de mots d'italien, de français ou de turc .
D'où me vient que je ne sois pas étonnée de parler le français, de l'utiliser fréquemment comme langue de dialogue, qu'on le trouve partout, dans nos rues,dans nos administrations, côte à côte avec l'arabe.
D'où nous viennent toutes ces traditions, ma grand-mère qui réunit chaque été ses filles les jours de grandes chaleurs pour travailler la semoule et en faire du couscous, en trés grandes quantités pour couvrir les besoins de tous, toute une année? Ces mains des futures mariées et même leurs pieds parfois, enduits de henné, juste la veille de leur nuit de noces? L'art de préparer ces patisseries, Baklawa et autres douceurs à base
d'amandes douces ou amères?

D'où nous viennent tous ces palais répartis un peu partout dans le pays mais surtout au bord de la mer?

D'où nous viennent ces aquaducs qui jalonnent des routes entières, jadis, porteurs d'eau potable aux citadins?
D'où nous viennent ces amphithéatres qui drainent l'été, des foules de festivaliers et ce colisée, frère jumeau du Colisée de Rome? Ces noms de villes qui ont survécu au temps
et dont les ruines ont résisté autant au soleil brulant des étés qu'au froid des hivers?
D'où nous vient cette musique indolente et qu'on appelle Malouf?, cet habit dont se couvrent le paysan et le notable, blanc, brodé de soie quand c'est un habit de prestige,marron, en pure laine vierge quand il protège du froid bien avant l'aube, le travailleur de la terre.
Tous y contribuèrent, les Berbères, les Carthaginois, les Romains, les Arabes d'Arabie, les Andalous, les turcs, les français, d'autres sont venus en destructeurs , les Vandales, les Hilaliens, nous ne leur en voulont pas car à leur insu, ils nous ont laissé eux aussi
une petite richesse.

Ameline