Destination : 15 , Changer de vie !


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Dès les premières années, j'ai plongé dans l'existence et j'ai pris mes premiers bouillons. J'ai étudié à l'école des coquillages, les fonds marins, les récifs de corail, les dessous de la vague, poursuivi maint rayon de lune sous la roche où se blotissent la murène et le chapon, balayé des copeaux d'océan, des épluchures de mer, exploré des épaves dépouillées de trésors, où j'ai cru reconnaître des figures de proue coiffées d'huîtres argentées et de colliers de moules bleu marine.

Après avoir touché le fond, j'ai rencontré Jonas et la baleine qui avait mauvaise haleine, j'ai harponné les océans de mes questions très poissonneuses, en poursuivant des éléphants de mer jusqu'au rivage. C'est là, échoué sur le sable, que j'ai appris l'art de la calligrahie à l'encre de seiche de Chine.Ce qui m'a permis de signer un contrat de violoniste chez les dauphins ( 1° violon dauphinois ) , qui n'a duré que le temps d'une sole. Finalement, j'ai accepté un job de manutentionnaire comme enrouleur d'escargot de mer, puis éleveur d'oursins. A cette occasion, j'ai ramassé le prix de l'étoile de mer, à cause d'un certain marathon de 20 000 lieux.

J'ai fait le filet voyageur, le chercheur de phare, le colporteur de poissons d'Avril. J'ai fréquenté des parcs à faire verdir les fines de claire, traîné dans les marais salants, lézardé le long des quais, au soleil. Collectionneur de tempêtes à mes heures, voltigeur chez les poissons volants, nasse à crevettes au service de Monsieur Bouba, je me suis distingué durant deux saisons au rallye Saint-Jacques. Cela m'a bien aidé pour reprendre mes études d'hypocampe, où j'ai dû étudier la langue de veau sous-marin, qui se parlait façon langouste du golfe! A l'époque, c'était très innovant.

Cela m'a valu un succès fou auprès des nautiles chambrés où je faisais le pion pour arrondir mon filet à provisions. Et quand j'avais besoin de me faire remailler ( il n'y a que la maille qui m'aille) je m'offrais un petit séjour dans un fish and chips, pour une figuration décorative. Ces derniers temps, j'ai lancé le châle résille à la fleur de sel, les multi-coques multivalves se le sont arrachés au vol, provoquant un mini raz de marée.

J'en ai eu par-dessus le filet et j'ai fini par filer un mauvais coton. Je suis allé me poser sur une plage pour méditer sur le sens de la maille, qui ne m'aillait plus du tout.C'est alors que je suis tombé sur la cabane du pêcheur, un certain Pierre...

Monique