Destination : 68 , Partir
Balade musicale
Goûtes la pureté de cette nuit !
Assieds-toi là, dans la fraîcheur du soir que les fleurs embaument. Ce soir, nous partons en Bohême Nous allons voyager sur ce petit disque irisé et scintillant comme cette lune pleine qui nous éclaire timidement.
Ecoutes les notes soyeuses s’envoler dans le noir !
C’est un poème qui débute par la douce mélopée fluide et fuyante de deux sources qui se rencontrent. Fermes les yeux ! Les vois-tu s’unir, la froide et la chaude, pour devenir la Moldau . Entends cette rivière naissante se faufiler entres les grands feuillus et glisser adroitement sur les roches moussues. Elle caracole et virevolte dans le beau pays tchèque et l’irrigue de sa vitalité. Tu vas deviner sa tumultueuse jeunesse, elle dévale entre des arbres centenaires, elle fuse, elle surgit, elle bondit et gicle sur ses berges étroites, faisant plier le fier narcisse et les herbes folles. Elle s’enfonce sous le couvert luxuriant des hêtres et des saules, elle grandit, elle ralentit un peu.
Entends-tu les notes sourdes des cordes en sourdine ?
Elles murmurent que le soleil est au couchant. Les nymphes apparaissent sur ses bords pour baigner leur corps nu et blanc dans ses eaux claires et pures. Mais la Vltava(Moldau) repart aussitôt escortant courageusement les chasseurs d’ours dans les vastes forêts dorées, toujours fuyante, obstinément, pour sortir des bois. Impétueuse, elle arrive dans des villages où elle virevolte avec une noce de campagne, elle escorte la mariée, accompagne les danses joyeuses et colorées, puis repart, résolument. Son cours devient alors lent et majestueux, s’interrompant à nouveau pour une course rapide ! Elle s’emballe encore dans des cascades bouillonnantes où les flots s’entremêlent dans de grands tourbillons. Mais au détour de quelques méandres, elle s’apaise. Les eaux vertes, à peine froissées par une brise légère, coulent, solennelles. Sur les rives, la masse soyeuse des roseaux ondulent à l’unisson pour saluer une entrée triomphale dans Prague. C’est maintenant un fleuve, immense, majestueux, lyrique. Il défile dans la ville symbole, glisse somptueusement sous les ponts superbes, escorte superbement la ville musée. Théâtrales, les eaux, à présent silencieuse et calme, vont disparaître à l’horizon pour suivre noblement leur route.
Silence
Le chant des grillons, s’installe. Le rêve est toujours là.
Stop- Ejecte
Corinne OCANA-DORADO
Bedrich Smetana La Moldau(poème symphonique)
