Destination : 16 , Verlaine en filigrane
D'où je suis
D'où je suis,
j'entend comme une chanson
des sanglots longs que le vent emporte;
une musique lente égrenne des notes
qu'un violon au loin libère
Par la fenêtre étroite, j'aperçois les couleurs de l'automne
un seul arbre m'annonce la fuite des saisons
d'où je suis mon amour
ce ne sont pas les chaines qui me blessent
ni ces murs qui m'entourent et m'enferment
mais le douloureux manque de notre séparation
d'où je t'écris mon coeur,
mes journées s'étirent dans une langueur inutile
les jours passent, monotones, semblables les uns aux autres
je n'ai que le souvenir pour ne pas t'oublier
je te revois alors en ce jour lointain, tout suffocant d'amour
me prendre la main, dout doucement, me bercer de mots tendres
m'enlacer et rester là, coeur battant contre moi
comme si le monde entier n'avait plus d'importance
je te revois soudain devenir blème, quand sonne l'heure terrifiante,
je me souviens de ton visage à cet instant précis;
ce jour ancien reste à jamais gravé dans mon âme éperdue
et je pleure de tout l'amour qu'il me reste à donner