Destination : 10 , Road Movie
Pour cette dixième destination, emmenez-nous en voyage.
Etonnant que cela n'ait pas été proposé plus tôt sur notre liste!
Le voyage a de nombreux points communs avec le récit,
il présente la même "linéarité" avec un déroulement souvent chronologique, il fournit une trame sur laquelle bâtir son histoire, avec un départ (motivé), des étapes
et une arrivée qui rejoint la motivation initiale ou non.
Je vous propose cette quinzaine, donc, de nous conter
un voyage (dans tous les sens du terme), qui ne sera
pas nécessairement long mais qui nous emmènera d'un
lieu à un autre pour une raison évidente, motivée ou qui
nous apparaitra en cours de route.
Ce serait un petit peu trop facile comme ça...
Une fois n'est pas coutume, il vous est demandé de parsemer votre récit des mots suivants:
élémentaire
Goliath
riel
congrès
titrer
Ces mots ont été tirés au sort, dans un bon vieux dictionnaire suivant le principe des logos rallyes si chers aux ateliers d'écriture.
Enfin, on poura lire et s'inspirer d'un voyageur autour du
monde, coureur à pieds, Jamel Balhi, dont voici un extrait:
La route nationale 7, 950 km de Paris à Menton.
Paris porte d'Italie, un samedi matin pluvieux comme il en existe parfois dans cette partie du monde. Je me retrouve à nouveau seul sur la route, mais ici ce n'est pas la Patagonie, ni le désert de Sonora ou de l'Arizona. C'est le Kremlin Bicêtre, dans la grisaille du petit matin et les embouteillages. Une course, un départ qui sonne comme un expiatoire aux excès de la vie parisienne.
La route nationale 7 est un long fleuve goudronné qui prend sa source à Paris porte d'Italie pour se jeter dans la Riviera italienne au poste de douane de Menton, 950 km plus loin. Je m'élance pour un corps à corps avec la France de l'euro,dans la France des élections présidentielles, la France des routiers, des restoroutes et du pastis, des bals du samedi soir, la France qui vote Le Pen et celle qui préfère Arlette, la France des camps de gitans et la France des villas avec piscine, des étudiants qui manifestent à coup de slogans énervés sur la place Bellecour et des retraités qui piétonnent sur la Promenade des Anglais, des starlettes à lunettes noires qui paradent sur la Croisette, des villages endormis par le chant des cigales, dans les effluves du thym et du romarin ; la France des platanes. Je fais une première pause-café dans un bistrot populaire de Villejuif. Le patron est Algérien, et les deux autres clients accoudés au comptoir de l'ennui, sans doute aussi. Je rassemble ma petite monnaie pour m'acquitter du prix de ma caféine. “Donnez-moi ce que vous avez. Ici on ne compte pas.
On paie des impôts, mais on offre aussi des café”, dit le tenancier. À Ponthierry, je cherche en vain une épicerie ouverte l'après-midi…
“Y'a ben une épicerie, sur la place, me dit l'homme qui promène son chien en laisse, mais c'est un Arabe”…
suite à :
http://www.coureur-du-monde.org/voyagee-15.html
En route, que diable !