Destination : 203 , Trois nuances de rose
Destination 203, Trois nuances de rose, destination érotique
Oui, vous avez bien lu, érotique*, ça devait arriver un jour, ça manquait à l’éventail des destinations proposées ici.
On dit que tout écrivain doit un jour écrire son livre érotique, un peu comme un rite initiatique. En temps qu’apprentis, nous nous contenterons ici d’un texte.
Bien sûr, comme tout le monde, vous n’avez pu éviter d’entendre parler de la conjonction « Saint Valentin » / « Fifty shades of Grey » (50 nuances de Grey). Que nous aimions ou non, nous sommes en présence d’un roman qui a connu un immense succès. Je ne me prononcerai pas dessus parce que je ne l’ai pas lu. (Je suis juste un peu déçu par le film).
Comment allons-nous nous inspirer de tout cela ? Je vais vous proposer, mais pas par contrat, un certain nombre de contraintes, à vous de voir celles que vous pouvez et vous voulez respecter.
1- Thème : bien qu’érotique cette destination ne concernera en principe pas un homme et une femme. Je m’explique, elle pourra être entre un sucre et une tasse à café, une liane et un tronc d’arbre, une abeille et une rose, un bateau et la mer… Par extension on pourra aussi écrire un texte érotique entre un humain et un objet : un écrivain et son roman, un jardinier et sa bêche, une pâtissière et ses gâteaux…
2- Type de texte : si possible, il prendra la forme d’un contrat, entre les deux parties, c’est-à-dire en reprenant les exemples plus hauts, entre l’abeille et la rose… une partie pouvant être dominée, l’autre dominante. A vous de présenter le contrat comme vous le souhaitez : objet du contrat, obligations des parties, limites… Notez que ce contrat peut être inclus dans une nouvelle, une lettre, voire un poème.
3- Rose sur le gâteau : tentez l’inclusion d’une épanadiplose narrative, c’est-à-dire, grosso modo, la reprise finale du début, du motif initial, de l’image de départ (« boucle bouclée »). Citons par exemple le roman de Zola, « Germinal » où le même personnage à l’incipit et à la dernière phrase marche seul sur une route ; ou encore dans le film « 50 nuances de Grey » la scène finale est une épanadiplose que je ne décris pas pour ceux qui n’ont pas vu le film.
J’ai bien conscience que ces contraintes sont assez difficiles, mais faire preuve d’érotisme en littérature est peut-être chose ardue ?
Si vous ne pouvez vous soumettre à ces contraintes, livrez-nous un texte érotique de votre cru, avec votre vision des choses…
Dans tous les cas, faites de votre mieux, usez de sensibilité, adoptez des champs lexicaux évocateurs : caressez les mots, effleurez des phrases, allongez vos textes, faites les vibrer et soupirez-les jusqu’à nos pieds…
* Jadis, l’érotisme était l’évocation par les arts et notamment la littérature de ce qui est propre à suggérer le plaisir, le désir sensuel. Peu à peu cela s’est limité à l’évocation de l’amour et de ses pratiques. Enfin, retenons cette nuance de rose : « l’érotisme c’est ce qui se passe dans les têtes, la pornographie c’est ce que les corps font et le spectacle qu’ils en donnent ».
JFP