Destination : 223 , Censure soviétique


Destination proposée par Myriam Cadéot
C’est en découvrant les romans d’Elena Botchorichvili, que j’ai eu l’idée de cette destination. C’est une écrivaine québécoise d’origine Georgienne, vivant au Québec. Avant de s’établir à Montréal, elle a exercé le métier de journaliste sportif qu’elle a choisi afin de ne pas être obligée d’écrire sur la politique dans un paysage dominé par le communisme. Elle est ainsi devenue la première journaliste soviétique à se pencher sur le base-ball !

Au niveau littéraire, elle est à l’origine d’un nouveau genre de roman : le « roman sténographique », c’est-à-dire qu’elle écrit avec des phrases très courtes, qui reviennent dans ses œuvres et donnent un certain rythme, une certaine musicalité à ses romans.

Beaucoup de ses romans ont pour cadre l’ancienne URSS et sont empreints à la fois de nostalgie et de colère vis-à-vis de la politique soviétique. C’est particulièrement le cas de celui qui s’intitule « La tête de mon père ». Dans ce récit, à l’instar de l’auteur, le héros est un russe qui a émigré au Canada et raconte la vie « là-bas » à son fils, à travers une lettre qui constitue le roman.

A un moment donné, il raconte comment s’exerçait parfois la censure et comment l’encyclopédie du parti était mise à jour, lorsqu’un personnage ou un élément ne convenait plus au pouvoir politique : on réécrivait la page, qui était envoyée à tous les propriétaires de l’encyclopédie, pour qu’ils remplacent la partie devenue obsolète.
Ce qui impressionne le narrateur, c’est que la nouvelle page arrive à s’insérer parfaitement entre les anciennes, les phrases s’enchaînent avec tout autant de logique, le nombre de caractère, de lignes sont parfaitement adapté au format de l’encyclopédie.

Ce que je vous propose donc, c’est de faire la même chose. Ouvrir un livre, recopier les deux-trois premières lignes de la page de gauche puis les deux-trois dernières lignes de la page de droite (vous pouvez respecter le format d’une phrase, d'un paragraphe, d’une idée) et inventer ce qu’il y a au milieu.

Deux propositions :
- Soit vous choisissez un livre, une page à votre convenance tout en essayant de prendre un livre que vous ne connaissez pas, afin de ne pas être influencé quant au contenu à pirater.
- Soit je vous propose de partir justement du libre d’Elena Botchorichvili, au hasard, p.28 :
« Personne ne devinait ce qui allait se passer. On annonça : … » et « … Cette voix me réveillait parfois la nuit ». A vous d’imaginer ce qu’il y a entre les deux…

Petite contrainte supplémentaire pour ceux qui en auraient envie : essayer d’écrire un texte « sténographique », pour respecter le style de l’auteur, avec donc des phrases brèves et qui reviennent régulièrement dans le texte…

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