Destination : 301 , Différences


Une destination assez simple. Je crois.

Jean qui rit – Jean qui pleure
Comme beaucoup de gens qui écrivent, tout petit déjà je me suis senti différent. C’est à dire que je trouvais que je n’étais pas comme les autres et les autres semble-t-il le trouvaient aussi.
Je pleurais facilement surtout pour ce qui me paraissait être des injustices, qu’elles me concernent ou que les autres en soient victimes. Mais je pleurais aussi parce que je trouvais quelque chose de beau ou parce que je me sentais seul. Puis j’ai remplacé les pleurs par le rire, je pouvais faire un bon mot avec tout, une blague avec rien, ce qui me permit facilement de me faire des amis et d’intégrer quelque groupe que ce soit. Mais cela me créa aussi de nombreux torts, car mal dosé l’humour fait mal, et trop rapide, le bon mot blesse. Avec le temps, j’ai appris à doser.
En quoi encore est-ce que je me sens différent ? Par certains goûts ou dégoûts. J’ai toujours aimé écouter les débats politiques et très jeune j’écoutais des émissions politiques à la radio. J’aime aussi la difficulté : entre deux routes qui s’offrent à moi, je choisirais toujours la plus tortueuse, comme si elle allait m’offrir plus de découvertes. Je crois que c’est un peu le résumé de ma vie : aller vers ce qui n’est a priori pas pour moi. J’étais manuel et rêvais de menuiserie, j’ai fait des études pour faire un métier intellectuel. J’étais bon en sports de combat mais pas endurant, je cours pendant des heures. Une fois enseignant, je suis petit à petit allé vers les élèves les plus difficiles, les plus violents alors que j’ai horreur de la violence. Je n’aime pas les pâtisseries et les sucreries et enfant je faisais semblant de les aimer pour faire comme les autres. Je n’aime par parler de moi alors qu’écrire c’est ne faire que cela.
Je vais vous faire des confidences : je n’aime pas beaucoup les vacances, les anniversaires, Noël… ce qu’en général tout le monde aime. Mais j’aime les grandes chaleurs (bon là je suis un peu trop servi), les courbatures, les moments durs où il faut être là, l’ennui qui pour moi n’en est pas un, les questions existentielles, les théories fumeuses, la hiérarchie quand elle est efficace, l’égalité plus que tout , de tous, de toutes ! Mais si on est égaux comment peut on être différents ?

Belle énigme (j’adore les énigmes les plus simples et les plus fumeuses!)

Bref, écrivez sur la différence, la votre, les vôtres, celle que vous souhaitez. Quoique vous écriviez, mettez-y ce que vous êtes et vous êtes uniques !

JFP

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