Destination : 308 , Ailleuropolis
Destination 308 : Ailleuropolis
Disons-le tout de suite : cette destination émane à 100 % de la rencontre avec un mouvement, un atelier, un collectif, celui de Scriptopolis.
Au hasard d’une chronique matinale de radio, je tombe sous le charme de la description d’un objet-livre complètement hors-norme : le recueil éponyme « scriptopolis ».
Si vous voulez tout de suite voir à quoi il ressemble, je vous invite à y aller tout de suite et revenir ensuite lire cette destination.
C’est là : http://editions-non-standard.com/books/scriptopolis
Maintenant que vous êtes revenu, vous devez déjà imaginer quelque peu comment cela va nous inspirer pour cette destination.
Mais revenons au groupe qui est à l’origine de ce beau projet.
Scriptopolis est à l’origine un site créé en 2009 par un groupe de chercheurs en sciences sociales qui dans la filiation de Georges Perec et de son goût pour l’infra-ordinaire s’intéresse à toutes les formes d’écritures qui tapissent notre environnement quotidien. L’infra-ordinaire c’est le domaine du quotidien, du commun, de l’évident, du banal, de ce qui n’est pas censé être remarquable, intéressant. Pourtant, il occupe la plus grande partie de notre vie. Alors pourquoi ne pas utiliser ce matériau abondant et bon marché comme source d’étude et d’écriture ?
Le projet scriptopolis s’ancre bien dans notre vie actuelle : utilisant des photographies (avec nos smartphones toujours en poche), elles dialoguent avec des textes mis en miroir. Le plus intéressant, je trouve, c’est que ces textes n’ont pas vraiment une fonction descriptive ou narrative, ils sont là, à côté, écrits à plusieurs, raison pour laquelle ils ne sont pas signés. Ils proposent souvent des réflexions, des analyses, des prolongements.
Tout est scriptopolis : les textes, les photos, le livre, le site, l’auteur, le groupe, le projet. C’est comme une approche minimaliste qui serait féconde et débarrassée du superflu : signatures, dates, lieux, trame narrative…
Cependant, ce minimalisme ne signifie pas non sens ou encore absence de message. Je crois que c’est l’accumulation d’images, les mots qui résonnent en répercussions, nos voyages successifs vers scriptopolis qui nous laissent produire un sens, celui que nous voudrons bien trouver.
C’est décidé, il faut que j’acquiers ce bel objet pour voyager avec.
Retour à la destination : je vous propose de vous intéresser à toutes les petites traces d’écritures que vous pouvez rencontrer au quotidien : tatouages, panneaux, bouts de papiers, bandeaux publicitaires, écrits sur les T-shirts, tickets de caisse etc et etc. Et d’écrire en parallèle.
C’est le plus difficile, avec ce que je vous ai dit plus haut : écrire sans décrire, sans forcément raconter, sans chercher la production de sens, proposer un élargissement, une réflexion sur notre société… peut-être user de poésie ?
Techniquement, plusieurs approches possibles.
La première, copie de scriptopolis : vous collez vos textes à côté des photos que vous utilisez, possibilité de mettre des documents en pièce jointe (pensez à l’export en pdf lisible par tous et qui préservera votre mise en page).
La deuxième, version 100 % texte : vous décrivez les images (que vous pouvez inventer du coup) et vous écrivez en parallèle un texte (idem plus haut).
Troisième piste, pour ceux qui veulent absolument raconter : un récit ponctué de trouvailles scripto-graphiques.
Voilà, je vous laisse nous proposer vos découvertes, vos rencontres, vos images, vos mots !
JFP
https://journals.openedition.org/sds/203 l’état de la recherche sur l’écriture infra-ordinaire : pointu et très instructif.