Destination : 348 , Je mange donc je suis
C’est en lisant une critique de « la théorie des aubergines » de Leila Bahsaïn, par Daniel Picouly dans « Books » (mon magazine préféré renaît !) que m’est venue l’idée de cette destination.
Je ne sais pas si cela est votre cas, mais les dimensions gustatives et olfactives sont des dimensions essentielles lorsque je lis un bon roman.
Ainsi, lorsque je suis dans un Murakami, j’adore quand le héros se prépare des plats simples et goûteux et c’est avec encore plus de plaisir que je me régale dans « la papeterie Tsubaki » d’Ito Ogawa, toujours au pays du soleil levant. Inutile de vous dire que nous nous sommes mis à préparer des petits plats japonais à la maison.
De même la littérature sud-américaine me régale avec sa chaleur, ses plats pimentés, ses goûts exotiques...
Tout cela pour constater que littérature et gastronomie font bon ménage. Je crois même qu’imaginer un univers, c’est le voir en trois dimensions, en couleur, avec son ambiance sonore et si les goûts et les odeurs s’en mêlent, on approche de l’immersion totale, du bonheur absolu.
Je sens que vous êtes en appétit, aussi, je vous propose tout de suite le menu !
Premier itinéraire : il s’agit d’inclure dans un texte, une histoire, une nouvelle, les cinq dimensions sensorielles (toucher, vue, ouïe, goût, odorat).
Deuxième itinéraire : De manière métaphorique, vous utiliserez tout le lexique de la gastronomie, du goût, de l’odorat. Vous nous préparerez un texte aux petits oignons, plein de saveurs que nous dégusterons avec délectation. Vous pourrez y mettre une pointe de sel, le servir froid ou brûlant… J’insiste sur la manière de cuisiner : avec métaphore thermostat huit ! Un petit exemple : vous êtes cuisiné(e) de manière exotique, on commence par vous éplucher délicatement, puis on vous laisse reposer. Ensuite, sur un lit de roseau, on vous fait revenir en vous réchauffant progressivement de la racine jusqu’à la cime…
Troisième itinéraire : au sein d’une histoire de votre crû, vous développez de manière importante et raffinée un passage sur un plat, sa façon de le cuisiner, son rôle, sa dégustation par les convives… c’est le met le héros !
Quatrième et dernier itinéraire : nous poussons encore un peu plus loin le bouchon. Le texte est écrit du point de vue du plat ou de l’ingrédient. Ne m’en demandez pas plus, j’ai envie d’être surpris, transporté et c’est vous le Chef !
A table !!!!
PS : je n’ai rien retenu de la critique sur « la théorie des aubergines ». Ce diable de Picouly a commencé par me titiller les papilles en me transportant en orient, un premier mezzé dégusté à Beyrouth. Il m’a tellement dépaysé que je constate après recherches que cet article a été écrit dans « Lire » d’avril 2021 et non dans « Books » ! Un bon repas me fait tourner la tête, perdre la mémoire, voilà une de mes faiblesses mise à nu !