Destination : 367 , Couples du monde
C’est sur un sujet que nous n’explorons pas souvent ici que je vous propose de vous pencher. Le couple. L’idée m’est venue, non pour des raisons personnelles, mais en feuilletant Lire magazine littéraire, consacré, dans son numéro de mars 2022, aux couples de la littérature. Bien que ce ne soit pas la destination exacte que je vous propose, j’ai envie de commencer par vous raconter une petite histoire, je crois pas très connue.
C’est l’histoire de Yann Andréa (dont le vrai nom est Yann Lemée). Il est né en 1954, c’est un jeune étudiant en philosophie au début des années 70, à Caen. En lisant « Les petits chevaux de Tarquinia », de Marguerite Duras, il vit « un coup de foudre », qui lui fait dévorer l’œuvre de l’écrivaine. En 1975, lors de la projection du film « India song », il fait la connaissance de Marguerite Duras, et entame une relation épistolaire. Pendant près de 5 ans, Andréa écrit abondamment à Marguerite Duras, sans jamais recevoir de réponse. En 1980, cette dernière lui envoie son prochain ouvrage à paraître, Andréa ne l’apprécie pas, il arrête de lui écrire pour quelques mois. Peu de temps après, ils se rencontrent, pour ne plus se quitter. De 38 ans son cadet, Yann Andréa, ouvertement homosexuel, vit une histoire passionnelle avec Marguerite Duras, une histoire où il devient son confident, son objet de désir platonique, et surtout un sujet littéraire, entrant dans l’œuvre de l’artiste, devenant même le titre d’un de ses romans : « Yann Andréa Steiner ». Bref, voilà une belle histoire de couple peu conventionnelle, qui donne à penser, à comprendre, à réfléchir. Yann Andréa, à jamais marqué par Marguerite Duras, était souvent en conflit avec elle, il est devenu écrivain lui-même et a été désigné par Duras dans son testament comme son exécuteur littéraire. Un film raconte cette histoire : « cet amour-là », un film de Josée Dayan, dont Yann Andréa est coscénariste.
Pour revenir à Lire (magazine), il y a dans le dossier proposé, moult aventures entre des écrivains et des écrivaines mais encore de multiples histoires de couples atypiques.
Voici maintenant les pistes que je vous propose, après cette mise en bouche.
- 1 : histoires de couples « classiques ». Il s’agit dans cette première piste d’explorer, de raconter une histoire de couple que je qualifie de classique, c’est-à-dire entre un homme et une femme. Cette qualification n’est en rien péjorative ou méliorative. Du fait que le couple est « classique », cela veut dire que ce n’est pas là que réside l’intérêt de votre histoire. Ce sera donc autour : dans la rencontre, dans les circonstances, dans les péripéties, dans l’intensité, la brièveté, la rupture … Ici la trame narrative sera importante, le déroulé dramatique des actions, leur enchaînement, pensez à bâtir une histoire avec un plan classique : situation initiale, élément perturbateur, péripéties, résolution, chute finale.
- 2 : histoires de couples « atypiques ». L’exemple cité en introduction répond tout à fait à l’idée de couple atypique, c’est-à-dire de ceux qui sont éloignés de la norme, des us et coutumes de la majorité. Les écarts à la norme peuvent être : en matière de genre (je ne détaille pas), en matière d’âge, de niveau social, de culture, de religion, d’éducation, etc.
- 3 : histoires de couples « extraordinaires ». Remarquez que le qualificatif extraordinaire, s’il est tout d’abord à prendre pour les couples, peut aussi s’appliquer à l’histoire que vous raconterez. Il est ici à noter, que le concept de couple ne comprend pas forcément la fonction de sexualité (comme dans l’histoire entre Duras et Andréa). Former un couple, c’est vous, l’auteur.e qui en définissez les contours, l’intensité. Ainsi, on peut envisager les histoires de couples entre un chien et son maître, un enfant et un extra-terrestre (E.T.), un artiste et son modèle, un pilote et sa machine… Ici, la trame narrative est moins importante que la description d’une relation.
Voilà, je n’ajouterai qu’une chose :
couplez :
vous et votre plume,
et envoyez-nous votre production !
JFP
