Destination : 77 , La disparition
Dans son célèbre roman « la disparition », Georges Perec*, membre éminent de l’OULIPO**, parvint à écrire un roman qui divisa en 1969 les critiques à sa sortie : certains s’aperçurent du prodige (lipogramme en e) et crièrent au génie ; d’autres plus sensibles au contenu et peut-être insensibles au style ne goûtèrent peu au livre ; d’autres encore ignorèrent tout ou presque de la supercherie et c’est là peut-être le miracle de ce roman : La Disparition était telle qu’elle demeura invisible et c’est bien là le propre d’une disparition : de ne pas briller par son absence.
Outre l’histoire simple de ce livre que l’on classerait polar maintenant (la disparition d’Anton Voyl), certains psys y voient la disparition d’Eux (e), c’est à dire des parents de Perec morts pendant la guerre de 39-45.
Et vous dans tout ça ? A vous de mettre en scène dans un texte de votre choix (chanson, poème, histoire, conte…) une disparition dont vous ne pourrez par essence même nous parler… Il va de soi qu’il peut disparaître des lettres mais cela peut être d’autres éléments (ponctuation, personnages, pluriels, son …) pour des raisons qui vous seront personnelles et que des psys à deux balles du net que nous sommes ne manqueront pas d’interpréter si nous la découvrons…
Pour terminer, mettons cette maxime de l’auteur à l’honneur :
« Quand tout est permis, rien n'est possible. » Disait Perec à propos de la musique d’après guerre de Saint-Germain des Prés.
C’est peut-être une des meilleures descriptions d’atelier d’écriture qu’il m’ait été donné de lire.
Amitiés,
votre animateur dévoué…
* www.perec.org/
http://www.oulipo.net/oulipiens/GP
http://www.associationperec.org/
** http://www.oulipo.net/
et allez aussi voir la destination 25…
