Destination : 17 , Le journal d'Ateliériste jones


Revanche

Lundi 9 février 2004


5h45mn



Température du corps : au moins 40°, Sueurs ++++, frissons: 60 à la

minute.

Energie: nulle, état du nez: bouché, gorge: brûlante, tête: lourde





Grippée, mal au point, aurai du mal à assumer ma journée.





6h00

Sonnerie stridente du réveil. Ronflements non moins sonores de mon

compagnon;

Il est temps qu'il se réveille.

Je tends la main pour le réveiller, je n'arrive qu'à le chatouiller.

Il se tourne de l'autre côté, je l'appelle, il n'entend pas.

Que faire? je n'ai pas la force de me lever.

J'allume la radio à fond, il se relève en sursautant: hourra! ça

marche, ça lui a fait l'effet d'une douche froide!

Je le houspille: Vite , Vite, il se fait tard, je force sur la dose:

6h30, je lui dis. Le petit déjeuner , les enfants le prennent au lit!

Se lève en vitesse. comprend à peine ce que je lui dis.



6h15

Remue-ménage dans la cuisine. Longtemps après: odeur du café: enfin!

pas trop tôt!



6h30

Me suis redressée, ai déjà relevé l'oreiller, prête à recevoir mon

plateau.

Il revient dans la chambre les mains vides: Pas de petit-déjeuner pour

moi.

Retiens de force une remarque désagréable.

Refoule mes larmes .



6h45

-Je pars , Besoin de rien?

-ça va, merci!



7h00,

Bises pressés des enfants;

La porte claque une fois, deux fois, trois fois!

Tous partis, enfin seule!



7h15

Prise de la température: 38°, sueurs++, tremblements:0, energie: 10 à

l'heure;

La colère semble me donner des forces, il le faut bien: j'ai faim, je

n'ai pas le choix.

Traine tant bien que mal à la cuisine;

Horreur: tout est sens dessus-dessous: il a fait déborder le lait sur

la cuisinière, sorti toutes les casseroles, des tranches de pain brûlé

jonchent la table et.....la cafetière est vide.

Oublier le désordre pour épargner mon energie en chute libre.

Préparer le café.

Le sirote en préparant ma revanche.

Elle est toute prète, pas besoin de réflèchir;

Retourner dormir. Prendre un livre en cas de non-sommeil, de journée

trop longue à ne rien faire pour une fois.

Diète pour tout le monde , ça me profitera, j'ai quelques kilos à

perdre et lui aussi.

Ai hâte de voir sa tête à midi.

Sera bien obligé de faire le ménage à la cuisine et ailleurs.

Pas de bile à me faire pour les enfants, je leur refilerai en douce de

quoi s'acheter des sandwiches ou une pizza.



8h00

Lit encore chaud de mon corps fièvreux. Remonte la couverture, prend

possession de tout l'espace .

Que c'est doux de se faire dorlotter soi-même! de prendre un congé sans

remords, il l'a cherché, je suis malade après tout!



13h00

La porte claque:



-Ohé, chérie, je suis là!

-

-Tu m'entends?

-

Je fais la sourde, m'enfonce encore plus sous ma couverture .

Pas furtifs, porte qui s'ouvre.

-Qu'est-ce qui se passe?

-Malade.

-Il n'y a rien à manger?

-Je ne sais pas. Regarde s'il y a des restes.

-Des restes?

-Fatiguée.Grippée.Tu vois pas? Rien pu faire.

-Tu es sûre que c'est la grippe?

-Grippe contagieuse, oui, je la sens méchante.

-Te déranges pas alors, je vais me débrouiller. Tu veux rien?

-Rien. Merci.



Je me retiens de penser à lui repartant au travail sans un déjeuner

chaud pour tenir jusqu'au soir.

Je ne sais pas si je vais y arriver....Je craque. J'ai beau lui en

vouloir, je n'y arrive pas.

Tant pis pour moi.

Direction cuisine.

Fièvre: 40° , épaules recouvertes d'un gros châle, le nez: ruisselant,

les yeux: rouges larmoyants, éternuements: en salves.

Tant pis pour lui.



Ameline