Destination : 56 , PCT (portrait chinois thématique)
fugue
Si j’avais été… Musique
Je fus longtemps la fugue maladive, la fugue plaintive fuyante dans la nuit, pleurant à l’infini sa plainte itérative et qui jamais n’en finit, jamais définitive, pleurant à l’infini sa plainte itérative :
« Qui m’aime ne me suive là où je vais, de rive en rive au vent mauvais vogue ma dérive, je m’en vais. Où ? Si je savais… Rêveuse je m’esquive, plus morte que vive, quoi qu’il s’ensuive qu’importe, je dérive, me délivre, je m’en vais : qui m’aime ne me suive »
Fiévreuse je fuguais, rêveuse fugitive, rêveuse rescapée, rêvant d’errantes échappées vers de fausses perspectives en trompe-coeur, trompe-douleur. Mes rêves aux ailes d’hirondelles dessinaient sur de vides portées d’étranges mélopées reprises par les anges en échos amébées. Mes rêves ébauchaient des fugues ritournelles sans cesse ressassées, sans cesse rengainées. Rêveuse je fuguais en si mineurs, en là bémol, en vie biaisée.
Je fus… Et si j’étais ?
Je suis.
Je suis l’ode à la joie.