Destination : 101 , L'autre c'est moi *


Une femme parfaite Partie 1

6H15, 6° arrondissement de Lyon, un grand appartement bourgeois dans un immeuble de standing.
Le réveil vient de sonner, madame DUBREUIL étire son mètre soixante quinze en ouvrant les yeux ; elle soulève ses cinquante huit kilos et chausse ses mules de soie puis se dirige vers sa salle de sport. Durant un quart d’heure, vêtue de son ensemble pant et top achetés chez ANATOMIE à Paris, lors de l’inauguration de la première boutique française, madame DUBREUIL travaillera ses différents muscles en référence au programme de son coach sportif : madame DUBREUIL ne laisse rien au hasard.
6h30, la séance de sport est terminée, elle se dirige vers la salle de bains, règle les différents jets de la douche pour assurer un massage stimulant en même temps qu’une hygiène parfaite. Elle a 20 minutes pour se laver, s’enduire de crème hydrante et enfiler un peignoir en fibres de coton et bambou équitables. Ensuite elle ira réveiller les enfants puis ils se réuniront tous dans la cuisine pour prendre un petit déjeuner en famille.
Monsieur DUBREUIL a déjà installé la table, rien n’y manque bien sûr, le thé est prêt, les bols des enfants sont disposés face à face, leurs céréales sorties du placard. Anouck fait la tête en apercevant les flocons d’avoine, elle aurait préféré les pétales de blé croustillant recouverts de chocolat.
« C’est Lundi aujourd’hui mon cœur, tu te souviens de ce que j’ai décidé avec vous, le week-end vous avez le droit de manger des aliments peu conseillés pour l’équilibre alimentaire, en semaine chacun fait attention à ce qu’il mange »
A côté de l’assiette de madame DUBREUIL, monsieur a eu le temps de glisser une branche de jasmin dans un soliflore en cristal de Bohème.
« Oh merci mon amour, quelle attention délicate » dira-t-elle en s’asseyant autour de la table.
7h20, le petit déjeuner est servi et madame rejoint les enfants dans leurs chambres, virevoltant de l’une à l’autre en prodigant conseils et câlins sans oublier au passage de vérifier les cartables de ses chers enfants.
Elle regagne sa chambre, après un détour par le dressing et commence à s’habiller. C’est monsieur qui amène les enfants à l’école, elle a ainsi plus de temps pour se préparer sans stress.
8h00 : elle descend les escaliers, salue aimablement la concierge qui a commencé à nettoyer les lieux communs et se dirige à pied vers la station Véli’V, Anatole France Tronchet du boulevard des Belges. Elle rejoindra ainsi son bureau du côté du boulevard Garibaldi en traversant le 3ème arrondissement.
8h30, elle entre dans l’immeuble de verre et d’acier, adresse quelques mots aimables à l’hôtesse d’accueil puis se dirige d’un pas souple et léger vers son bureau. Elle échange quelques phrases courtoises avec son assistante, s’enquiert des priorités notées par celle-ci puis ouvre son ordinateur.
Elle restera ainsi plongée dans les dossiers de son service marketing jusqu’à 12h30 s’accordant une courte pause autour de la machine à café. C’est l’occasion d’entretenir des relations avec ses collègues et de renforcer sa réputation de femme à l’écoute, disponible pour tous et toujours efficace.
12h30 : pause déjeuner, elle discute du dernier rough de ses collaborateurs tout en expliquant l’intérêt du cercle chromatique des couleurs à une jeune stagiaire. Autour d’un café, elle échange quelques propos plus légers avec son assistante. Une heure plus tard elle est à nouveau dans son bureau pour préparer la réunion de l’après midi. Elle y présente avec succès son dernier projet, écoute attentivement les critiques de ses collaborateurs, annote son dossier des remarques de son supérieur.
16h30 : retour de réunion, elle met en forme les suggestions émises durant la réunion et passe un appel chez elle à 17h, les enfants sont rentrés, ils finissent de goûter avant de se mettre à leurs devoirs. Un mot aimable à leur jeune fille au pair, une requête claire pour qu’elle assure le repas du soir et elle raccroche prête pour une dernière heure de travail.
17h45 : elle quitte le bureau d’un pas léger, fait un crochet par le magasin bio afin de se procurer les crèmes dessert conseillées par sa mère et regagne la station Véli’V du boulevard Garibaldi sereine et détendue.
18h30 : elle ouvre la porte de l’appartement, disponible et souriante pour ses enfants elle se consacre à eux. Le repas terminé, le coucher des enfants réussi, elle devient alors Anne Laure, femme séduisante et aimable pour monsieur DUBREUIL qui ne manque pas de le lui prouver.

Lola