Destination : 17 , Le journal d'Ateliériste jones


Journal intime

Journal intime

9 juillet 1999 au matin.
Dose de café: l’équivalent d’une pinte. Ma visite au toilette: 4 fois déjà. Mes collègues de bureau sont tous des cons, mais ça va, moi aussi j’en suis un.
Jean-Yves est là, tout en face de moi. Et j’écris ça pendant qu’il me parle. Il est fourbe comme moi. C’est peut-être pour ça qu’on s’entend bien. Il me dit qu’il y a une soirée ce soir, au dernier étage de la tour Mon parnasse. Il me dit, à cette instant précis, que ça serai bien que je vienne. Moi, je sais pourquoi. Qui est-ce qui va draguer pour lui? C’est moi. Il me propose de venir seulement pour que je fasse son tour favoris. Ce soir, il veut qu’on passe pour les meilleurs amis du monde. Alors que même le plus reclus des hommes le sait, les amis n’existe pas. On est tous des compagnons. D’une certaine manière, on est tous le produit vivant périssable de quelqu’un. Et moi, je suis un produit de drague. Je sais comment une fille peu adorer un individu sans qu’il est besoin de dire quoi que se soit. Faut juste qu’il sourie. Mais pas un sourire fourbe comme il a l’habitude de faire. Un sourire très mystérieux. Qui cache une grande faiblesse mais aussi une grande force. Et à partir de là, j’ai plus qu’à raconter comment il est un homme bien, très fidèles. Gentleman. Comment il a était triste de perde ça copine qu’il aimais tant, mais comment aujourd’hui il s’en est remis plus fort que jamais.
Voilà ce que je suis: un raconteur d’histoire, de fausses histoires. Le plus fourbe des fourbes.

24 novembre 1999. Début d’après midi.
Dose de marijuana : 9 joint. Dose de protoxyde d’azote: 24 douilles. Le Tout dans une matinée avec mon compagnon fourbe Jean-Yves. Vous vous imaginez qu’après ça on a le cerveau en compote. Le travail au bureau après ça n’a plus grande importance. Au téléphone, quand un client me demande d’où vient la panne. Je lui dit: << regardez si votre ordinateur est bien branché à une prise de courant. >>
Ou bien: << est-ce vous avez de la couleur sur votre écran. Vous voyez quelque chose, un dessin, des clignotements. Un truc dans le genre. >>
À ce moment là, la plupart des gens commencent à s’énerver, et moi, ce que je fait, c’est: << ne quittez pas, je vous met en communication avec mon collègue Jean-Yves. >>
Voilà, c’est comme ça que je procède quand vous avez une panne d’ordinateur. Votre problème, je le donne à Jean-Yves, qui le donnera à un autre, et cet autre le donnera encore à un autre. Ça fonctionne de cette façon ici. Tous son plus ou moins des drogués. Tous n’en on rien à foutre.
Et tous pourtant son là pour vous aider.

14 décembre 1999. 7h du matin
Allez y, tuez moi. Ne vous gênez pas surtout. Crachez moi dessus. Je suis un connard. Mais sachez, avant, que vous vous fatiguerez pour rien. D’avance je suis vainqueur. Je suis le roi des fourbes. Personne dans ce monde n’a était un jours plus fourbe que moi. Je sais comment me faire aimer. Je sais comment vous faire culpabiliser. Je sais tout. Rien ne peu me toucher. Je suis malin. Vous pouvez me taper jusqu’à la mort que ça ne changera rien. Je vous le dis, personne ne peu m’atteindre. Avec moi, vous jouez avec le feu. N’oubliez, pas avec le feu.

29 décembre 1999. 5h du matin
Bah, voilà. Dans 3h je serai belle et bien mort. Je croyais que j’étais malin, que ma vie était à son apogée et qu’elle y resterait. Je me trompais. Je me retrouve seul. Personne n’est là, au chevet de mon lit d’hôpital. Et derrière la porte j’entends: << joyeux anniversaire. >> C’est vrai qu’aujourd’hui c’est mon anniversaire aussi, l’anniversaire de ma mort et l’anniversaire de ma naissance. Mais ce n’est pas le mien qu’on fête là. C’est celui d’une autre personne. Sûrement beaucoup moins fourbe que moi. Un anniversaire méritait. Derrière la porte j’entends encore: << joyeux anniversaire. >>

29 décembre 1999. 5h 05 du matin
Une simple prise de sang. Et vous savez quand est-ce que vous mourrez. Et j’entend encore: << joyeux anniversaire. >> Je me demande quand est-ce qu’ils vont s’arrêter.
Une simple prise de sang. Et on vous dit que vos jours sont comptés.
Et ça frappe à la porte. Et Je dit: << entrez. Il me reste 2h55 à vivre. >>
Une simple prise de sang pour voir si vous êtes porteur du virus du sida. Et vous avez une maladie rare qui vous tue 3 jours après. Sans remède. Sans rien pour vous guérir. Ils vous disent simplement que vous allez mourir et qu’on peu rien y faire. C’est la vie qu’ils me répétaient. Il y a des faibles et des gagnant qu’ils me disaient aussi. Pour eux je fais parti des faibles.

29 décembre 1999. 5h05 et 45 secondes du matin.
<< Joyeux anniversaire! >> c’est Jean-Yves qui me dit ça en entrant dans la chambre, avec un gâteau et des bougies toutes allumées.
<< allez! Souffle! Et je te montre ton cadeau. >>
Quelle cadeau?
<< Souffle! Tu verras. >>
Et j’ai soufflé. Et toutes les bougies se sont éteintes. Alors?
<< Tu n’ai pas malade. C’était une blague. Tu ne vas pas mourir. C’est nous qui avions tout organisé. Alors, ça fait comment de croire qu’on va mourir? Ça remet les idées en place, hein? >>

Salvia