Destination : 101 , L'autre c'est moi *


Et nous voilà repartis pour un tour ! Une révolution me direz-vous. Quelle sorte de révolution ? Au sens étymologique bien sûr « faire un tour sur soi-même ». Nous avons donc fait un tour sur nous même, et voilà reparti le bateau Ailleurs pour de nombreuses et toujours aussi trépidantes aventures.

Au cours de cette 101ème destination, destination-palindrome qui se mort la queue, nous irons vers les autres et de manière générique vers l'Autre.

Si nous sommes ici, si nous écrivons, c'est pour aller vers l'autre, sinon autant rester chez soi. Il vous sera donc demandé au cours de cet atelier d'écrire l'autre. Qu'importe que vous le connaissiez ou non, qu'il soit fictif ou réel, humain ou non... Il sera juste... autre. Vous réfléchirez donc à écrire un texte qui nous fera d'une manière ou d'une autre rencontrer, découvrir cet autre. Vous pourrez faire son portrait ou tout simplement, il pourra être le narrateur et nous le découvrirons au fil de vos lignes.

L'autre est celui qui est différent de soi, aussi vous n'aurez pas peur si nécessaire de construire un personnage complètement différent de ce que vous êtes même si dans votre écriture on vous retrouvera (l'autre c'est vous !)

Ecrire l'autre c'est aussi construire un univers avec son imagination. Vous entendez à la radio parler d'un « Samba » qui vit à Ouagadougou (Burkina Faso ) et vous l'imaginez lui et sa famille, lui et sa maison, lui et ses problèmes, son travail... Vous pouvez avec cette matière écrire quelque chose. Aller vers l'autre, c'est ne pas avoir peur d'autres cultures, d'oser les découvertes...

On ne saurait aborder cette destination sans parler du magnifique livre de Philippe Claudel « Le rapport de Brodeck »**. Un peu à la manière de Garcia Marquez dans « Chronique d'une mort annoncée», Claudel nous emmène dans une quête ou le narrateur retrace les derniers mois d'un énigmatique « Alderer » (l'Autre) qu'un village entier semble avoir tué.

Pour finir sachez qu'Ailleurs à pour racine allos en grec (autre) et vous comprendrez pourquoi l'autre c'est moi.

Une révolution vous disais-je.

** Vous pourrez lire à l'adresse suivante un extrait du livre de Claudel:
http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=51454/idR=200
Vous ne manquerez pas de savourer l'incipit de son roman : « Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. »

* On prend ici le contre pied de « je est un autre » cher à Rimbaud et Nietzsche (vous pouvez aller les voir si nécessaire pour vous aider dans cette traversée.)
http://www.philophil.com/dissertation/autrui/Je_est_un_autre.htm

JFP

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