Destination : 180 , Objets en chemin


François Bon, qui est un auteur-penseur-intellectuel-reconnu dans le
domaine des ateliers d'écriture est aussi un romancier qui parait-il
vaut le détour. Dans son dernier roman, salué par la critique, il nous
conte une « autobiographie des objets ».*

Dans les articles que j'ai lus, l'auteur explique qu'il fait surgir des
objets de son passé et se raconte à travers leur contact.

Faites de même, faites une liste d'objets qui vous ont marqué dans votre
passé : un cadeau pif-gadget, une fourche à foin, une malle du grenier
de vos grands-parents, une pierre à aiguiser, etc...

Ensuite, à vous de jouer, vous commencez par exemple par raconter un
moment où vous les avez en main, et ensuite à la manière d'un plan
cinéma qui s'élargit (zoom arrière ?) vous pouvez décrire le monde qui
vous entoure, son époque, et puis... on saute à un autre objet... et on
recommence.

Cette destination aurait pu s'appeler saute-objets comme on joue à
saute-moutons. Certain(e)s diront que cette consigne manque de clarté
mais c'est volontaire, une consigne trop claire ne vous permettrait pas
d'écrire votre propre vision du monde, elle vous enfermerait trop. En
plus, c'est du coup difficile d'être hors sujet !

Cette destination fleurera bon la nostalgie et contribuera aussi encore
à mieux connaitre chacun au travers de son passé matériel.

* http://www.telerama.fr/livres/autobiographie-des-objets,85725.php
* http://www.lexpress.fr/culture/livre/autobiographie-des-objets_1162137.html

On notera sur ce dernier article un rapprochement intéressant avec
Philippe Claudel qui lui a choisi de conter son passé de manière non
linéaire avec un chemin d'odeurs... forcément, si on bloque sur
l'itinéraire en objets on se dit qu'on aurait préféré la piste des
odeurs... et bien chiche ! Emmenez-nous sur votre route olfactive. Cet
itinéraire bis pourra être mélangé à celui des objets de même que les
impatients de la destination suivante pourront s'y attaquer en attendant.

Regardez : votre vieux stylo-encre Waterman qui attend une de ces
vieilles cartouches d'encre bleue à l'odeur particulière lorsque
l'effaceur s'y attaque. On aimait effacer ces marques bleues qui
auréolaient nos trois doigts droits, puis on sentait cette odeur
chimique qui nous rappelait la classe, la rentrée et les premières
feuilles d'automne s'abattant aussi implacablement sur le sol que
l'encre rouge du maître sur nos cahiers d'écolier. Le vieux stylo vous
dit d'y aller, d'avancer sans crainte vers cette nouvelle destination.

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