Destination : 256 , Fruits d'Ailleurs


Probablement une destination un peu plus simple que les précédentes. J'ai terminé il y a peu l'excellent roman de Tracy Chevalier : « à l'orée du verger », ce roman est intéressant à plus d'un titre.
Il nous conte l'histoire d'une famille de « pionniers » américains partis s'installer dans « le Black Swamp ». Cette région au nord-ouest de l'Ohio, assez hostile, faite de marécages, infestée de moustiques, est le terrain où la famille Goudenough a stoppé son chariot pour y défricher un bout de terre et tenter d'y survivre.
On suit, au début du dix-neuvième siècle, les pires difficultés de la famille Goudenough, confrontée à la fièvre des marais, à l'humidité omniprésente, à l'isolement. Chaque année est un combat pour survivre, la fièvre envoyant à chaque fois des enfants Goudenough dans des tombes creusées par leur père.
Tracy Chevalier nous relate la vie d'une famille où l'amour n'est pas présent, avec un père qui ne se passionne que pour ses pommiers, une mère au caractère mauvais voire méchant… et des enfants qui tentent de grandir au gré des tâches domestiques et agricoles.
La narration dans se roman est originale : elle alterne entre le récit neutre d'un narrateur « extérieur » et une narration faite par « Sadie », la mère Goudenough. Sur fond de violence ordinaire familiale et de dureté de la vie, l'auteure nous gratifie heureusement d'une belle histoire sur les arbres, leur beauté, les pommes et les pommiers.
Nous suivons ensuite au fil du roman la progression vers l'ouest d'un des enfants Goudenough : Robert, qui nous enchante avec sa vie de pionnier, ses découvertes sur la nature américaine.
Ce livre est très prenant, nous plongeant dans une Amérique sauvage, immense et impressionnante au 19ème siècle, faite d'aventures, sans pitié. Tout au long du roman, les pommes, les pommiers, leur goût, leur texture, leur aspect, nous accompagne avec bonheur. C'est un de ces rares livres qui nous donne l'impression d'avoir en bouche des sensations, de ressentir à la lecture des odeurs et des touchers.
Ce que je vous propose pour cette destination est assez simple. Vous aussi, choisissez un fruit et utilisez-le dans un texte. Bien sûr vous avez la possibilité de choisir un fruit « commun », évocateur pour vous de souvenirs particuliers : je me souviens avec délice des tomates du jardin de mes parents, des betteraves préparées par ma grand-mère ou encore des petites pommes acides de la ferme de mes grands parents, que je stockais pour mes après-midi de lecture dans la barge de foin…
Il n'est pas question ici, de limiter la catégorie « fruits » à sa dimension usuelle, les grains de blé seront aussi des fruits, de même que les haricots, les noix, le miel, etc.
Vous pouvez aller plus loin et transformer d'autres choses en fruits : le pain du boulanger, la sculpture d'un artiste, le sourire d'un enfant…
A vous de jouer avec nos sens : toucher, goût, vue, odorat, ouïe (entendez le cri de la cerise lorsqu'on l'arrache à sa branche).
Le fruit peut être le personnage principal de votre texte ou n'être qu'anecdotique, il peut également être porteur de symboles, négatif, imaginaire, inventé, empoisonné…
Vous pouvez aussi écrire un texte où il sera question de plusieurs fruits, pourquoi pas une scène de théâtre entre plusieurs fruits ?

J'ai hâte de découvrir les fruits de vos plumes !

JFP

http://youtu.be/spTGpHi-iEI Tracy Chevalier nous présente son livre, comment elle l'a écrit.

http://www.telerama.fr/livre/decouvrez-les-premieres-pages-de-a-l-oree-du-verger-de-tracy-chevalier,142672.php Le début du livre à lire en extrait

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