Destination : 378 , Dilemmes et paradoxes


C’est en lisant « Lire magazine littéraire » de cet été, que ces thèmes ont retenu mon attention. Ils étaient abordés ensemble dans une chronique « science de la vie ». Pour le premier, dilemmes, Denis Reale, professeur à l’université du Québec, est interviewé à propos de son dernier livre « le dilemme de la gazelle ». Mais quel est donc ce dilemme ? La gazelle, pour se nourrir, doit relâcher sa vigilance, ce qui accroît ses risques de tomber entre les crocs d’un prédateur. Si elle passe son temps à se méfier des félins, elle ne se nourrit pas suffisamment. C’est paraît-il un dilemme temporel, il y a aussi les dilemmes énergétiques, physiques, physiologiques, génétiques… Le scientifique nous l’affirme, tous les êtres vivants, tous sans exception (plantes, bactéries, algues …) sont soumis à divers dilemmes… y compris l’homme. Pour le biologiste, un exemple de dilemme humain est : dois-je me reproduire rapidement ou cela peut-il attendre. Il me semble que le dilemme est proche du choix, mais avec un caractère plus crucial, voire urgent. Je ne sais pas si nous sommes contraints chaque jour à des choix cruciaux (j’ai peur qu’en y réfléchissant ce soit le cas) mais cela arrive régulièrement. Les temps de crise annoncés risquent de nous soumettre à divers dilemmes (énergétiques, financiers). Pas besoin de vous tracer un chemin, la première piste consiste à écrire autour d’un dilemme, que ce soit dans un texte narratif, fictif ou d’anticipation.

La nature, pourvoyeuse en curiosités diverses nous offre aussi à réfléchir sur les paradoxes qu’elle abrite. La définition d’un paradoxe est : un être, chose ou fait qui paraissent défier la logique parce qu’ils présentent des aspects contradictoires. Exemple : cette victoire du plus faible, c'est un paradoxe. (Larousse)
Dans le livre « les paradoxes de la nature », deux chercheurs du CNRS, Frédéric Thomas et Michel Raymond en présentent plusieurs. Les scientifiques s’interrogent notamment sur les raisons qui ont maintenu voire favorisé des comportements ou phénomènes apparemment absurdes ou contre-productifs. Les chercheurs citent (c’est leur responsabilité) l’exemple de la population des gauchers pour laquelle la sélection naturelle n’aurait pas dû entretenir un pourcentage constant…
Comme pour les dilemmes, les exemples tirés des livres me laissent songeur, et je me dis qu’au-delà de la nature, notre culture baigne dans le paradoxe et la contradiction permanents. L’exemple auquel je pense immédiatement est celui des publicités pour des produits « controversés » voire néfastes. Les friandises tout d’abord : elles empoisonnent nos corps à petit feu, et à la fin du spot, on nous recommande de bouger plus et de ne pas grignoter. Les voitures ensuite : amateur de tennis, j’aime regarder des matches et les nombreuses pauses du jeu sont abreuvées de publicités pour des voitures circulant dans des univers désertiques ou irréels (premier paradoxe). Les spots finissant invariablement par la recommandation de marcher le plus possible, d’utiliser les transports en commun (deuxième paradoxe).
La deuxième route à prendre est celle des paradoxes, - d’un paradoxe ? - à illustrer dans un texte.

Pourquoi avoir marié ces deux thèmes : dilemmes et paradoxes ? Je ne sais pas vraiment, je n’avais pas envie de choisir et me retrouver en situation de dilemme. Paradoxalement, pour échapper au dilemme, vous devrez écrire sur les deux thèmes. Oui, ce monde est insensé !

JFP

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