Destination : 386 , Civet de l'homme à la tortue


Encore une destination en partenariat avec nos amis les bêtes. Si certaines destinations les ont mis en vedette, nous insistons au cours de celle-ci sur la mixité « humains-animaux ».
En effet, ce qui nous intéressera ici sera moins la question de l’animal dans sa personnification que le lien entre ce dernier et un.e humain.e.

Reprenons les choses en main. Au départ, j’ai entendu parlé du livre « le pingouin » de l’écrivain ukrainien Andrei Kourkov. Si je ne l’ai pas encore lu, voici ce que j’en ai compris : Victor Zolotarev, journaliste, pour combler quelque peu sa solitude, décide d’adopter un pingouin du zoo de Kiev en faillite. L’animal dépressif partage la vie de Zolotarev, devenu écrivain avec une commande originale. Le pingouin mélancolique et l’écrivain naïf partagent alors mille et unes aventures un peu absurdes dans une ex-URSS qui peine à quitter l’ère soviétique. Ce qui nous intéresse au premier chef, c’est le statut de personnage que prend le pingouin (Micha) partageant le haut de l’affiche avec Victor.

Il y a bien d’autres romans ou films qui s’intéressent aux relations qui se nouent entre un humain et un animal et qui leur font partager le statut de héros. Voici les livres qui me reviennent en mémoire :
- Moby Dick, d’Herman Melville
- La planète des singes, de Pierre Boule
- Le livre de la jungle, de R. Kipling
- Le lièvre de Vatanen, d’Arto Paasilinna
- La course du mouton sauvage, d’H. Murakami

En cherchant, vous devriez retrouver une histoire qui vous a plu, en partie pour cela : pour l’évocation du lien entre l’homme et l’animal.
Faire cohabiter narrativement les deux types de personnages nous oblige à entrer de plain-pied sur le terrain de la fiction en assumant d’aller plus loin que la réalité (ce qui est un peu l’intérêt de la littérature). Ensuite, pourquoi ne pas franchir encore un pas, aller vers la fantaisie, voire l’humour… Vous ne couperez pas à la nécessité de la personnification, votre animal prenant petit à petit des caractéristiques humaines, que vous pourrez choisir à loisir.

Voici comment je vous propose de procéder :
1 – Prenez une feuille de brouillon
2 – faites trois colonnes : humain – animal – histoire
3 – dans la colonne « humain », choisissez un prénom, un âge, un métier
4 – Dans la colonne « animal », choisissez-en un original et plaisant (ou déplaisant), avec un lieu
5 – Dans la colonne « histoire », prenez une année, un lieu (autre que celui de la colonne « animal »), un objet, et un autre métier (que celui de la colonne humain).

Pour un exemple concret, cela donne :

Humain Animal Histoire
- Armand - tortue - 1992
- 73 ans - Marrakech - une pipe
- menuisier - Lourdes
- commerçant

Maintenant, il va s’agir de mélanger tous les ingrédients pour en faire une histoire, ce qui peut donner avec la préparation plus haut :

C’est l’histoire d’Armand, aujourd’hui 73 ans, qui était menuisier depuis sa jeunesse. Vers la quarantaine, en 1992, il a envie de tout envoyer balader, il part à Marrakech pour y faire un stage d’ébénisterie marocaine. Là, il lâche complètement prise et se retrouve à confectionner des pipes à eau (narguilés) traditionnelles. De plus en plus versé sur le mysticisme, il rencontre une tortue (Linda) au cours d’une randonnée méditative. Elle le convainc de rentrer en France, et de l’emmener clandestinement. Ensembles, ils s’établissent à Lourdes où Armand tient un magasin d’objet sculptés pour touristes…

C’est le résumé de l’histoire que je pourrais écrire avec les éléments amassés plus haut. A vous d’adapter ou non cette recette pour produire un texte, une histoire.

Pour le plus grand intérêt de tous, nous n’écrirons pas dans cette destination un texte où nous raconterions combien un maître ou une maîtresse aime son animal de compagnie favori. Ceci n’est pas l’objet de la destination, car dans ce cas, l’animal n’accède pas selon nous au statut de personnage.


Voilà, partagez la vedette avec une bête à plumes, à poils, à écailles ?

Et adressez-nous cela !

Wouaf !

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