Destination : 166 , Présentations figurées


Une Ile entre le ciel et l'eau...



Ouessant... Là ou la terre et la mer se confondent.



Pour l'aborder, mieux vaut éviter les avis de tempête.



A quoi bon tenter les foudres de Neptune ?

Le Fromveur n'a jamais fait naufrage c'est vrai, mais qui peut dire de quoi demain sera fait ?



Ce serait folie que de prendre des risques inutiles.



Ouessant, l'île ou finit la terre. Celle des naufragés et des âmes en peine dit-on. Mais on dit tant de choses !



Il faut savoir faire le tri, sourire des traditions, s'amuser des dictons, et juger par soi-même.

Cette ile au bout de nulle part, c'est aussi l'ultime escale "avant les Amériques"...: ah les Amériques ! L''aventure, l'inconnu, l'appel du grand large, auquel il ne faut pas toujours dire non.



Ici, quand la tempête fait rage, un air toujours serein effleure les visages baignés par les embruns, et le soleil n'est jamais très loin : le fameux micro-climat qu'ils disent, à Corsen, sur le continent !



Sur l'île, au gré de vos errances solitaires (ou pas...), vous trouverez tout à la fois, caractère, silence, originalité et respect des Anciens.



On la dit aussi "tragique", cette île, avec ses champs abandonnés et son âpreté rocheuse, mais suivez ses chemins de traverse, allez vers elle, elle n'attend que cela.



Les femmes y règnent depuis la nuit des temps; depuis que leurs marins de maris ont quitté l'ile pour trop souvent hélas ne jamais revenir.



Elles s'en seraient bien passer les ouessantines de ce rôle encombrant, mais il faut bien terre, cultiver.

"Les hommes gagnent le pain et les femmes beurrent les tartines", dit-on encore ici ! Encore une fois, elles n'en demandaient pas tant, mais quand les circonstances l'obligent, il faut bien "y" aller.

Pas ou peu d'arbres : une triste absence, un manque que les buissons d'ajoncs et de bruyères ne combleront hélas jamais.



En revanche, nicheurs et migrateurs en ont fait leur domaine.

Sans parler des dauphins, des phoques et même des pingouins...

Toute l'année, on les observe, c'est bien là qu'est leur problème !



Longtemps, elle s'est battue cette ile, battue pour que, comme "en face", elle ait les mêmes droits.

Et parmi les plus nobles, celui d'organiser chaque année deux manifestations que bien peu connaissent... Mais quelle importance n'est-ce pas !

C'est ainsi que depuis peu, elle a "son" salon du livre et "son" festival de musique.

Point de foule, point d'inauguration couteuse, point de grands noms déjà récompensés. Les productions sont insulaires et la musique, tout autant.



De toutes les iles du Ponant, elle est la plus sauvage. Mais cinq phares la protègent, dont le plus prestigieux d'entre tous, Kéréon. Dernier "phare-monument", la mosaïque y cotoie l'ébène; et le chêne, l'acajou. Mais c'est un grand secret, et qui sait si c'est vrai ?!



Oui, on l'a dit sauvage, mais avenante elle est aussi, pour qui sait respecter son environnement.

La terre y est aride, mais elle sait avant tout réchauffer l'âme du passant.



Là bas, on dit encore que si on laisse "sa peine à Molène", à Ouessant, "on voit son sang".

Ce qu'il faut comprendre c'est qu'à Ouessant, loin des foules déchainées, on se sent bien vivant. On re-nait, on re-vit, on y croit.



Les déferlantes que l'on prend en pleine face, ne manquent en effet jamais de vous rappeler tout le bonheur qu'il y a, à être, et qu'au delà des fardeaux et des peines, tout reste encore à inventer.













Martine V.