Destination : 210 , Rentrissime


dest. 202: Où est Chralie? - Je ne te connaissais pas

Où est Charlie ?



Je ne te connaissais pas, Charlie, toi, le petit frère du Grand Charlie. Mais je t'ai trouvé, perché en haut d'une étagère, avec ton pull rayé et ta bonne bouille !



Viens, installons-nous sur ce banc, à l'ombre d'un olivier et taillons-nous un brin de causette, car, tu sais, j'aime ton impertinence, quoique…

Mais, tu as le privilège de la jeunesse alors, tu provoques et tu te moques !

Moi, j'ai le privilège de la vieillesse et d'un brin de sagesse …

Ensemble, nous faisons la paire : tu aimes la liberté, moi aussi. Tu n'aimes pas les conventions, moi, j'ajouterais « cela dépend les quelles »…



Allez, viens, assieds-toi.

Tu aimes la liberté, moi aussi, mais nous sommes des milliers à dire « J'aime la liberté »



J'aime aller au restaurant, les autres aussi...mais quand je dois partager les querelles d'un couple en instance de divorce, cela me gêne.

J'aime voyager en avion... mais quand mon voisin semble ne pas connaître le savon, cela me gêne.

J'aime quand il y a du monde dans la rue… mais quand je suis bousculée par un jeune en skate ou roller, cela me gêne.

J'aime aller au cinéma… mais quand je dois sentir le pop corn et l'entendre craquer pendant tout le film, cela me gêne.

J'aime conduire ma voiture…mais quand je vois des voitures qui n'ont pas de clignotants mais des bras ou des doigts d'honneur, cela me gêne.

J'aime aller au super marché ...mais quand je reçois les roues de caddie dans les jambes, cela me gêne...



Je pourrais continuer ainsi et passer pour une grincheuse ! J'arrête...

Cependant, la question qui me vient à l'esprit commence à devenir dérangeante : après ces constats, je fais quoi ?

J'interpelle, je crie, je clame, je rends la pareille… et c'est l'escalade.

Je prends le parti de ne rien dire et « qui ne dit rien consent »…



Ah, mon pauvre petit Charlie, nous sommes mal partis.

Et tellement mal partis que ton grand frère Charlie n'est plus de ce monde.

Il paraît même que ceux qui se sont proclamés « Charlie », sont les premiers aujourd'hui à s'offusquer de peccadilles !



Tu sais, des Charlie, petits ou grands, des Robin des Bois et autres, il y en a toujours eu pour défendre les libertés.

Mais au quotidien, il est une chanson douce que je vais te chanter…



Ma liberté s'arrête où commence celle de mon voisin.

Ma liberté est faite de droits et de devoirs…

Ne l'oublions jamais…



© Danielle M



Danielle M