Destination : 274 , De quoi Zeller?


Le Mensonge

LE MENSONGE : Alice et Paul ont prié à dîner leurs amis Laurence et Michel. Au dernier moment, Alice cherche à annuler mais n'arrive pas à les joindre. Pourquoi les décommander ? Parce qu'elle soupçonne Michel de tromper sa femme. Paul, par solidarité masculine, commet alors l'imprudence de minimiser sa faute. Alice ne décolère pas. Et voici les invités qui rappliquent…

***

SCENE 1 :



Alice (en colère) : Non, c’est non. Il n’est pas question que je joue la comédie devant Laurence. C’est mon amie depuis le collège et jamais je ne pourrai lui mentir sur un sujet aussi grave !

Paul (compréhensif) : On ne te demande pas de lui mentir ! D’abord tu n’es sûre de rien…

Alice (furieuse) : Mais c’est tout comme !!! Comment expliques-tu alors que j’ai vu Michel sortir de cet hôtel dans la zone commerciale à deux heures de l’après-midi ?

Paul (gêné) : Mais… je ne sais pas, peut-être a-t-il une très bonne raison, une explication que nous ne soupçonnons même pas…

Alice (abasourdie) : Alors là c’est la meilleure ! Tu crois peut-être qu’il fait des ménages en cachette pour arrondir ses fins de mois ? Ne te moque pas de moi, tu penses à la même chose que moi : Paul trompe Laurence, un point c’est tout !

Paul (intimidé) : Peut-être que tu as raison mais, si c’est le cas, est-ce que c’est vraiment grave ?

Alice (décontenancée) : Tu veux dire quoi, là ? Ce n’est pas grave d’être infidèle, c’est ça ?

Paul (de plus en plus mal à l’aise) : Non… Oui… enfin, je veux dire non, c’est grave mais peut-être que ce n’est qu’un accident de parcours, une histoire sans lendemain… qui ne vaut pas la peine de briser leur couple… avec les enfants…

Alice (hors d’elle) : C’est un comble !!! Tu vas m’annoncer que toi aussi…



A ce moment, on sonne à la porte. Alice jette un regard noir à Paul et file dans la cuisine.

Paul va ouvrir.



Laurence (souriante) : Salut Paul, ça va ?

Paul (encore un peu désorienté) : oui, oui merci… et toi ?

Laurence (moqueuse) : ben t’en as pas l’air !

Michel (voix chaude) : Oh arrête de les taquiner ! ça va Paul ?

Paul (voix plus sûre) : Oui, merci. Venez, on n’est pas tout à fait prêt mais on va prendre l’apéro à la cuisine, comme ça on finira en papotant avec vous.



Tout le monde entre dans la cuisine. Alice affiche un sourire crispé mais embrasse ses amis. Paul sert un verre de vin à chacun. Michel et Laurence s’assoient sur un tabouret tandis que Paul prépare une salade et qu’Alice attrape les couverts.



***



SCENE 2



Les quatre amis sont autour de la table. Le repas touche à sa fin. Tout semble s’être bien passé.



Alice (évasive) : Bon et vous, ça va en ce moment ? Pas de soucis ?

Laurence (naturelle) : Ben oui, tout va bien ! Depuis que les enfants ne sont plus à la maison, je redécouvre le plaisir de faire ce que je veux, comme je veux. Surtout que Michel reste très pris par son travail…

Alice (goguenarde) : Ah ! Oui, évidemment…

Michel : Depuis que mon collègue est parti à la retraite, ils n’ont pas voulu le remplacer et on a dû récupérer tous ses dossiers. Un bazar pas possible !!!

Alice (ironique) : C’est pour ça que tu fais des petites siestes entre midi et deux ?

Paul (embêté) : Alice…

Michel (étonné) : oui, c’est vrai que ça m’arrive… je m’enferme au bureau une dizaine de minutes… mais comment as-tu deviné ?

Alice (a du mal à se contenir) : Tu ne vas pas le croire ! L’autre jour…

Paul (autoritaire) : Alice ! Je crois qu’on a oublié le café…



***

SCENE 3



Laurence et Michel sont sur le point de partir. Alice et Paul les raccompagnent. Les filles sont devant, les garçons suivent.



Laurence (fatiguée) : Merci de votre invitation, ça fait du bien de sortir et de voir du monde !

Alice (compréhensive) : Je suis bien d’accord ! C’est pas bon de rester dans son coin… Si tu as besoin de te confier, tu peux compter sur moi, tu le sais ?

Laurence (en baillant) : oui je sais ma chérie. Bon je suis crevée, je vais dans la voiture… A bientôt Paul !

Alice (soudain pressée) : les garçons, je vous laisse, je vais commencer à débarrasser. Tu viens m’aider Paul ? Au-revoir Michel !



Michel (à voix basse) : elle est un peu bizarre ta femme ce soir, non ?

Paul (s’approche de Michel) : je t’expliquerai…

Michel (toujours à voix basse) : on se voit quand ?

Paul (pose une main sur l’épaule de Michel) : mardi, comme d’habitude ? Par contre, on va changer d’endroit, je t’envoie un message demain.

Michel (tendrement) : d’accord… à mardi.



Les deux hommes s’embrassent furtivement sur le pas de la porte.

myriam