Destination : 29 , Rimbaud en carte postale.
Bons baisers de Bretagne
Autour de cette femme, les vagues clapotent et bavent sur le rivage. Au loin
cabote un voilier. Sa coque scintille, comme pour détourner le regard des seins
comme des obus. Pour un peu, on entendrait les voiles gonflées admonester le
voyeur. « Oh ! C’est ici que ça se passe ! La mer, le souffle du vent, la
course des nuages dans le ciel breton, voilà l’essentiel ! Que sont ces appâts
au regard du génie de la Nature ? » grondent foc et spi courroucés.
Le lecteur n’en a que faire. Il n’a d’yeux que pour les mamelons hypertrophiés,
les tétons psychédéliques. Tout juste peut-il s’en détourner un instant pour se
faire happer illico par les fesses caramélisées, lisses comme des galets que le
ressac lèche avec gourmandise. La Walkyrie pimpolaise, jaillit de l’eau,
triomphante et conquérante. Ses lèvres pulpeuses, arrondies en une moue à faire
revenir au port, toutes voiles dehors, l’Invincible Armada, laissent leur
empreinte rouge sang dans le ciel gris orage et susurrent des promesses de
plaisir. « Bons baisers de Bretagne »