Destination : 39 , Ecrire en chanson
Barcarolle
Barcarolle
Je m'en allais frivole
Dans ma jupe à trou-trous
Je ne songeais à rien, parole !
Je rêvais, voilà tout.
Voilà qu'un doux zéphyr
- le zéphyr est si doux !-
sous ma jupe saphir
se glisse, c'est fou,
sous ma jupe à frous-frous,
soulève ma corolle,
coquelicot,
mon rouge caraco ;
le zéphyr caracole
comme un cheval fou,
fait mille cabrioles,
me froisse me frissonne
de ses brises friponnes,
de ses baisers jaloux.
Et ma jupe s'envole,
mon caraco itou :
Zéphyr me carambole
En gerbes de lucioles
Déshabille
Mon désir
M'éparpille
De plaisir
Me pille
Me cambriole
Me lutine
Vent mutin
Me butine
Doux butin
D'extases libertines
En bouquets de pâmoisons.
Oh l'adorable moisson
Que nous fîmes
D'exultations intimes !
Hélas Zéphyr s'en fut, furtif larron,
Fureter sous d'autres jupons !
Hélas tout m'est mistral
Rude et brutal,
Tout m'est aquilon !
Mais si un jour Zéphyr,
Surprise,
Laissant flâner une brise,
Un désir.
Je m'en vais frivole
Dans ma jupe à trou-trous.
Je ne songe à rien, parole :
Je rêve, voilà tout
et, dans le style de Jules et Jim, l'équivalent, en barcarolle triolée..
Barcarolle triolée
Paule était frivole,
Céline était câline,
Et José point n'osait
Dire à Paule
Comme il la trouvait drôle,
Drôle de fofolle,
Jouant à mon cour vole,
Jouant à je te frôle,
Riant à fendre l'âme :
Drôle de femme,
Drôle de drame.
Paule était frivole,
Céline était câline,
Et José point n'osait
Dire à Céline
Comme le fascine
La caresse coquine
De sa crinoline
De douce mousseline.
De l'entrevoir si nue
Sous sa chemise fine,
Le désir s'insinue,
Le désir le lancine.
Mais le doute en sourdine
Le chagrine,
L'exténue :
Aimer, oui,
Mais aimer qui ?
Paule ou Céline ?
La câline ou la frivole ?
Paule soupire sur son épaule,
Céline joue les tendres gamines,
D'une oillade l'assassine,
Paule rigole,
Paule le cajole,
Céline le taquine.
Le cour de José piétine,
Habanera libertine :
Paule, Céline,
Céline, Paule,
Avec la frivole s'acoquine,
S'affole de la câline,
Se rêve en Jocéline,
Dit « j'ose » à Paule.
José hallucéline,
José extrapaule.
Dans son cour qui caracole
Céline et Paule
Font un joli
Mélo-méli.
Quel mic-mac !
Deux filles un mac,
C'est un de trop :
Quel méli-mélo !
Quel trac !
Tout à trac,
José craque :
Patatrac !
Deux rires, une claque.
Des deux filles et du mac
Lequel était de trop ?
Ce fut le mac !
Paule et Céline
Plaquent
Le mac
Au cour gros
Qui osait trop :
Allez, gros,
Ma non troppo !
Les deux ondines
Se débinent.
« Gourgandines !
cria José, .ines ! »
Oserai-je répéter son mot ?
Ma barcarolle
Libertine
Veut une rime féminine :
Céline et Paule ?
Paule et Céline ?
Ce sera Pauline.