Destination : 62 , Bestiaire poétique


Et Monsieur Gaston




Eh monsieur Gaston ou courez-vous avec votre fusil ?
Si je me trompe, la chasse est fermée aujourd’hui.
Faut laisser les canards se reproduire, et les lapins aussi.

Bonjour, madame Hortense, je ne vais point à la chasse au canard,
Encore moins à la chasse au lapin.
Je vais tirer les vilains chats qui divaguent en notre pays.

Eh monsieur Gaston, sont gentils les chats,
Ils vous attrapent les souris,
Et ronronnent sur nos genoux,
Le soir à la veillée au coin du feu.

Mais madame Hortense, j’ai entendu oui dire,
Qu’ils répandaient un méchant virus,
Qui pourrait être dangereux pour nous les humains.
Le comprenez-vous madame Hortense ?

Je le comprends Monsieur Gaston,
Mais dite moi si vous passez votre grippe à autrui,
Est-ce qu'on vous tirera comme un lapin ?
Pour si peu ? Pour si peu ?

Excusez-moi, madame Hortense, si je vous contrarie,
Les chats sont de méchant vauriens,
Qui ne pensent qu’à dormir sur notre dos,
Ils griffent, mangent les oiseaux.
Ils se sauvent quand ils me voient,
Ils ont peur de ma grosse voix.
Ils ont peur de mon fusil aussi.

Mais monsieur Gaston, faut les approcher sans instrument,
Leur parler doucement, les caresser là où il le faut.
Et vous verrez les chats,
Ronronneront sur vos genoux,
Le soir à la veillée au coin du feu.

Si je comprends bien madame Hortense,
Si je m’approche de vous sans instrument,
Vous ronronnerez sur mes genoux,
Comme une chatte le soir au coin du feu ?

Mais bien sûr Monsieur Gaston,
Laissez là votre méchant fusil,
Laissez aussi les chats en paix,
Rentrez donc dans ma maison,
Il y a du feu dans la cheminée,
Venez ronronner… Mon gros matou…
Venez ronronner…
Avec votre autre instrument…

©J.F. Meslin
4 Mars 2006





J François M