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Chère Sandrine

Chère Sandrine,


Je suis poète errant, comme d'autres avant moi et des grands. Orion en est témoin qui me montre du doigt chaque nuit passée à la belle étoile.

Quand je n'erre pas, loin de ma maison, dans ces contrées lointaines que l'on dit dangereuses, j'erre dans mon intérieur, mon intimité profonde, dans la noirceur de mon âme, l'obscurité de l'inconnu, à la recherche de moi-même et de mon histoire.

Autrement dangereuses ces incursions nocturnes dans l'embrouillamini embrumé, empoussiéré de tant de choses entassées, remisées, oubliées depuis tant d'années, de siècles, de millénaires. Des souvenirs d'enfances, et encore plus loin la mémoire familiale et plus loin encore l'histoire de notre peuple.
Arriverai-je un jour à déchiffrer les codes, à démêler le fil qui me relie à l'être primordial, notre ancêtre commun, celui qui par hasard ou par obligation a engagé sa vie sur le chemin de notre humanité.

Quand à force d'effort et de torture, après avoir déjoué les pièges et les ruses, évité les passages à risques, j'arrive à émerger de ce tunnel obscur, je laisse de côté pour un temps notre histoire pour aller au grand jour me plonger dans l'aventure de ces peuples oubliés au fin fond de ces pays que l'on dit dangereux où aucun artifice, aucun mensonge, aucune manigance ne viennent obstruer le cours de la vie si ce n'est les calamités naturelles, les épidémies, les guerres tribales.


Mireille le 2 avril 2007

mireille