Destination : 160 , Monfils ma bataille
Fugue à Montmartre
Que s‘est-il passé cette nuit,
Ici, sur les hauteurs de Paris ?
Un orage ? Une tornade ?
Je ne sais pas, mais…
Le résultat est là, la lune a fui.
Elle a pris peur, elle est partie.
Nous, les Hommes, en sommes responsables
Et ne sommes pas excusables.
À coups de réverbères, à coups de projecteurs,
Nous l’avons touchée à cœur.
Elle est vexée,
Elle est fâchée.
Elle a souffert,
C’était hier.
Aujourd’hui le ciel pleure
Ce très grand malheur.
Attendez ! Ne bougez pas…
Je l’aperçois là-bas…
Elle s’est jetée dans le caniveau.
Le résultat n’est pas bien beau :
De douleur elle dégouline,
Son sang blanc se ratatine.
Un cœur s’emballe dans ma poitrine…
Je n’ose m’approcher du ballon couleur farine
Peut-être faudrait-il d’abord lui parler,
Tenter de nous faire pardonner ?
Pour reconquérir Madame la Lune, point de bavardage.
Sortons pour elle notre plus beau langage,
Éteignons ces illuminations démesurées
Elle retrouvera peut-être, le désir de briller.
Si l’on s’y met tous, là, maintenant,
On peut y parvenir, c’est évident !
Cajolons cette boule fragile
Réapprivoisons son âme sensible
Soufflons-lui doucement des mots d’amour
Jusqu’à voir se rallumer au détour
D’une douce nuit d’été,
Par un ciel tout en pureté,
Son joli clair de lune
Comme un sourire sans rancune
Après beaucoup d’efforts et de patience,Paris, petit à petit, a soufflé ses énormes bougies.
La brillance des étoiles a resurgi,
Les parisiens sont ressortis comme par magie,
Et la lune a retrouvé son énergie.
Tant et si bien que…Tout Montmartre en a rougi !