Destination : 229 , Dans les forêts d'Ailleurs
En Cascade
Est-ce donc par désespoir que les cascades,
Eblouies par la neige, enivrées d’un air pur,
Se jettent avec fureur du haut des montagnes ?
S’élançant des sommets sous la voute d’azur
Elles s’échouent en fracas, au creux d’une vallée
Source d’eau cristalline dans un lit de verdure.
Les cascades pourtant, savent taire un secret
Une voix chuchotant qui les guide au long cours,
Un instinct, un aimant, comme un souffle animé.
Peut-être que c’est uniquement par amour
Qu’elles se laissent sombrer entre chaos et bruit
Quittant la quiétude sans espoir de retour.
C’est hélas, et toujours, à payer le seul prix,
Pour pouvoir exister et se sentir vivant,
Connaitre le désordre et déserter l’ennui.
Ainsi, sur le sol, la cascade se répand
Terre et eau se découvrent, et sont entremêlées,
Et viennent alanguir la roche du volcan.
Il leur faut maintenant continuer de lutter,
Dans un désir farouche de donner la vie,
Au seuil d’un nouveau jour qui vient de se lever.
Pour nourrir, sous la pierre, un germe qui surgit
L’eau serpente et ruisselle, sans abandonner
Jusqu’à ce que la pousse affleure au bord du lit.
Les rayons du soleil pourront la réchauffer
Tandis que le torrent s’en va paisiblement
Elle s’épanouira dans le silence et la paix.
Il lui faudra du temps, il faut être patient
Pour que là, un jour, s’élève enfin un arbre
Puis un autre encore, et encore un suivant.
Est-ce donc par désespoir que les cascades,
Eblouies par la neige, enivrées d’un air pur,
Se jettent avec fureur du haut des montagnes ?