Destination : 134 , Chasse au trésor
Le huitième voyage de Sindbad le Marin
"J'avoue, dit - il, que voilà des évènements bien extraordinaires, mais pourtant, il ne faut pas
qu'ils vous empêchent de faire pour l'amour de moi le voyage que je vous propose. Il ne s'agit
que d'aller à l'île de Gabor - al - Bad afin de retrouver douze amphores étrusques". Sindbad
entendit la voix sacrée du sultan et prit à nouveau la mer. Sa première nuit de navigation le
mena sur une île tropicale uniquement peuplée de serpenthères, animaux hybrides et terrifiants.
Sur les pins parasols de la villa mauresque abandonnée scintillait une comète dont l'éclat se
reflètait dans la lame de son cimeterre. Un palmier aphrodisiaque portait en lui une noix de coco
dont les cigales buvaient le lait mortel. Sindbad reprit la mer, une mer vert foncé dans laquelle
les noctiluques se mêlaient aux poissons phosphorescents. La nuit, d'un noir tirant sur le blanc
argenté, semblait infinie. Soudain, dans les aurores, une voix à peine perceptible : "Ecoutez - moi,
marchands et autres possesseurs de grandes richesses : tout fruit rond n'est pas une noix, tout
fruit long n'est pas une banane, tout ce qui est rouge n'est pas viande, tout ce qui est blanc n'est
pas graisse. Ô marchands, j'ai avec moi la perle rare. Qu'est - ce que vous m'en offrez ?" Serait - ce
l'île de Gabor - al - Bad ? La perle rare serait - elle une des douze amphores demandées par le sultan ?
Dans ce cas, il faudrait par tous les moyens éliminer les mercenaires, entités sataniques honnies du
sultan. Mais, bien qu'il fût armé, que pouvait Sindbad ? La sècheresse sévissait. Chacun avait soif.
Certains mouraient. Les mercenaires furent à leur joie de voir Sindbad leur offrir du lait de coco
aphrodisiaque. Il n'y eut bientôt plus qu'à vérifier l'authenticité des amphores avant de les ramener
triomphalement au palais.
Dans le royaume de Perse, un roi fort estimé et revêtu d'une grande autorité vivait dans la ville de
Khourasane ; c'est là qu'il avait son harem, cent concubines de toutes races. Malgré cela, Dieu avait
refusé la faveur d'obtenir un enfant mâle, qui aurait réjoui sa vue et recueilli par héritage l'autorité
suprême. L'absence de la treizième amphore symbolisait l'absence d'héritier.