Destination : 195 , Ailleurs en carte postale
dest. 195 : Ailleurs en carte postale - D'Afrique
Ailleurs en carte postale - D'Afrique
Lundi :
J'aurais tant voulu te trouver une belle carte postale d'où je passe une quinzaine de jours. Un toit de paillote et quelques palmiers en dentelle noire sur un ciel mauve. Un soleil comme une orange.
J'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé aucune boutique qui vende ce genre d'article.
A défaut de pouvoir t'imprimer une photo, je t'écris tout simplement sur une page de cahier, en profitant des temps de pause, rares, j'en conviens.
Et à défaut de trouver une boîte aux lettres, j'attendrai – ou plutôt, tu attendras - que Monsieur le Consul vienne nous rendre visite et emporte mon courrier dans sa valise diplomatique.
Au départ de notre capitale, j'ai rapidement écrasé une larme, mais happée par les formalités du voyage et l'excitation de cette mission, j'ai perçu le temps d'une toute autre façon.
Je te rappelle que mes 10000 km devaient se faire en trois escales. En un, je me faisais du soucis pour les correspondances, me demandant si j'aurais suffisamment de temps et quelle serait la distance entre les portes d'embarquement. En second, je n'avais pas reçu de confirmation pour la deuxième escale. Tu parles, je me voyais déjà refusée, dormant dans une salle d'attente...le cauchemar !
Mardi.
Le premier vol s'est bien passé, à peine en altitude que l'on redescendait. Départ retardé pour l'Afrique en raison d'un orage. La marge pour la correspondance suivante était large.
Arrivée à l'aéroport, pile poil sur l'équateur et tôt le matin, première vision de l'Afrique. Un bond dans le temps, un bond dans le passé...Descente de l'avion avec une passerelle et on zigzague entre les avions jusqu'à l'aéroport dans un décor tropical. Un joyeux tintamarre et des couleurs à hurler de joie !
Formalités, faire la queue… attendre…. Aller à un autre endroit, faire la queue, attendre…
Enfin, la salle d'embarquement . Les passagers ont reçu des cartons de couleurs. J'ai appris que c'était pour rentrer en bon ordre dans l'avion….En route pour découvrir l'Afrique, ses problèmes et ses solutions.
Mercredi.
Donc, j'étais en salle d'embarquement pour la troisième escale : Nairobi et ma destination finale.
J'appris que ce vol descendrait jusqu'à la frontière de l'Afrique du Sud avant de remonter.
Les conséquences allaient être rocambolesques.
Dans un anglais approximatif, un steward nous annonça que les passagers pour la destination finale ne réceptionneraient pas leurs bagages à l'arrivée, qu'il leur faudrait attendre trois jours. Aucune explication ne fut présentée. La grogne grondait dans la salle d'embarquement dont la température augmentait en raison du nombre des passagers énervés et de l'heure. Il était hors de question de repasser le sas pour quelques achats de première nécessité….
Jeudi.
Dans l'avion, je me disais que ma carte bancaire allait chauffer. Trois jours à couvrir en tenant compte de la chaleur et des activités très différentes.
L’atterrissage fut chaotique, les moteurs ont tourné le temps du débarquement et de l'embarquement des nouveaux passagers. Avec soulagement, l'avion décolla, en route vers le nord.
Avec soulagement et quatre heures de retard, j'arrivai enfin à destination. Je fus accueillie joyeusement et mon retard ne sembla avoir embarrassé quiconque !
Vendredi.
Après quelques mots de bienvenue, le temps était venu de me rendre à l'hôtel. Je demandai à faire, au préalable, un tour par un centre commercial pour y faire mes achats. Un centre commercial ????
Ce fut contre fortune, bon cœur… une belle complicité venait de naître devant le dressing de mon hôtesse.
Heureusement, nous avions la même taille.
Il me fallut attendre cinq jours avant que mes deux valises n'arrivent… intactes !
Je t'écrirai quand ma mission sera presque terminée car vivre en Afrique, c'est tout un poème !
© Danielle M