Destination : 221 , La rencontre
La rencontre - Sur l'écran bleu de mes pages blanches
Destination 221 - La rencontre.
Sur l'écran bleu de mes pages blanches...
Pour faire revivre cette rencontre, j'éprouvais le besoin impératif de prendre l'ascenseur.
L’ascenseur de ma vie.
Les portes, à peine refermées, je tendis la main vers le tableau de commandes.
Une soudaine stupéfaction me figea en m'atteignant en plein coeur.
J'allais prendre l'ascenseur de ma vie. Certes. Pour remonter le temps.
Mais pour remonter le temps, dans l'ascenseur de ma vie, devais-je appuyer sur la touche monter ou descendre ?
Il me semblait que la touche « descendre » était plus adéquate pour descendre dans les tréfonds de ma mémoire.
Je m'apprêtais donc à appuyer sur la touche descendre lorsqu'une seconde question m'ébranla.
Pour remonter le temps, jusqu'à cette rencontre, devais-je opter pour une descente abrupte ou, au contraire, devais-je descendre par paliers ?
Les deux questions demeurant sans réponses immédiates, j'abandonnai l'option de l'ascenseur. Une nuit de sommeil me ferait le plus grand bien !
Le lendemain, en buvant mon café, je me demandais quels étaient les autres moyens à ma disposition pour me remémorer cette rencontre, en tenant compte de la seconde double question : descente abrupte ou par paliers ? C'est alors que surgit traîtreusement la troisième question.
Quelle est la profondeur permise ?
Lasse de ces questions existentielles, je décidai de laisser cette rencontre là où ma mémoire l'avait casée et j'optais pour l'errance, pareille à un cargo fantôme voguant sur les Océans.
La période de transition avait été suffisamment longue et profitable. Mes bagages étaient prêts : les incontournables accompagnés de quelques nouveautés. Un carnet de voyage et des crayons de couleurs. J'étais prête à larguer les amarres et partit à la rencontre du Monde et des Hommes..
Des premiers jours, je ne voulais rien oublier. Mais, paradoxalement, je me demandais ce que je pouvais écrire, tant la routine était … routinière ! Je fis quelques croquis, mais les résultats étaient tellement imparfaits que j'abandonnai, sans regrets.
Alors, je me suis laissé tenter par les mots. Je me fixai comme objectif de noircir une page par jour. Pour me donner du courage, j'écrivais en couleur. C'était rarement réussi. Le bon mot ou la bonne tournure se faisaient un malin plaisir à se faire la malle. Je manquais perpétuellement de quelque chose.
Je commençais à tourner en rond lorsque mes yeux tombèrent sur un entrefilet.
Voilà, j'avais trouvé. L'expérience me semblait très intéressante et, je ne risquais ni la noyade ni l’asphyxie...
Le jour venu, je plongeai….
Les premiers résultats étaient concluants. J'en étais convaincue : je recommencerais, je continuerais, je m'accrocherais, je persisterais bien que je ne fus pas encore prête à avouer publiquement cette addiction .
Il fallut un événement malheureux pour que je devienne plus audacieuse et que je sois sollicitée pour relever un nouveau défi. La toile est un terrain de jeu grandiose ! Alors, toutes voiles dehors, je me lançai...
Sur des eaux merveilleuses, je vis un paquebot. Je m'approchai et répondis à l'invitation du capitaine.
Je ne savais pas vers quel ailleurs ni vers quelle destination il m'emporterait, mais… peu importe , je tentai l'aventure!
Pour une belle rencontre, ce fut une belle rencontre !