Destination : 95 , Homo Nimes
jardin
Il n’est jamais Cocteau pour se souvenir.
Outre sa merveilleuse bibliothèque, mon grand-père possédait un Alexandre Jardin merveilleux.
Près de la Jean de la Fontaine, à l’eau si pure, des Jean de la Bruyère avaient poussé tout Michel Droit au milieu des Jean Genet que les Pierre Corneille aimaient picorer.
Lorsque le Robert Merle se posait sur l’Alphonse Allais qui longeait la Loïc Barrière, peinte en Julien Green, comme dans les parcs anglais, j’aimais prendre Jean Racine et savourer le soir.
On entendait, tout proches, les jeux des Eugène Labiche, sorties du bois pour batifoler dans le Jacques Prévert.
C’était un endroit magique, mais la guerre a tout emporté. Je revois mon grand-père, devant sa maison, où les René Char défilaient, revenus de terribles Georges Bataille, livrées pour l’Anatole France, gesticulant et criant aux militaires « C’est un peu Paul Fort ! Le Michel Butor qui me fera partir n’est pas encore né ! »
Aujourd’hui, quand je débouche un bon Henry Bordeaux en regardant les Emile Deschamps danser dans le soir, je me souviens avec nostalgie, de cet endroit que j’ai tant Marcel Aymé.