Destination : 171 , la maladie d'Ailleurs
Incurable
Jalouse, moi, alors là n'importe quoi ! Je fais juste remarquer les choses que tout le monde
ne voit pas forcément.
Non mais, franchement, ouvrir son propre salon juste après son diplôme grâce à un gain « providentiel » au loto, avoue que c'est pas commun. Si ça c'est pas du bol, je sais pas ce qu'il te faut. Pire, le salon le mieux placé de la ville, mis en vente le jour même de son gain. Limite si ils avaient pas pris rendez-vous dans une vie antérieure.
Maintenant, je sais ce que tu vas me dire : « bien contente d'y travailler ». Eh bien oui, je suis contente d'y bosser et je reconnais que sans cette …..., enfin sans elle, je serai peut-être au chômage. Je lui en suis reconnaissante, faut pas croire. Après, je suis pas surpayée non plus. Donnant, donnant quoi !
Mais je l'aime bien, cette fille, ne crois pas le contraire. La preuve, je lui ai présenté mon meilleur ami. Je lui avais demandé de venir me chercher au salon et au lieu de m'attendre dans la voiture il est entré, cet idiot. Et là....... Bingo ! Le coup de foudre. Tu aurais vu ça. Ils ont rougi tous les deux, se sont mis à bafouiller. Et petits sourires par ci, petits mots timides par là.... Pathétique ! J'étais gênée pour eux. Et voilà où ça nous a mené.
Non mais t'as vu ça ! Ah ils ont pas lésiné sur les petits fours. Par contre, la mariée, elle, ferait bien de s'abstenir. Elle a grossi, non ? Faut dire que le blanc, ça n'amincit pas. Enfin, ça dépend sur qui, aussi. Tu ne m'as pas dis comment tu trouves ma robe. Belle, non ? J'aime bien la tienne : elle est......... intéressante. Elle se marie bien avec........ tes ongles. Et ton copain, il n'est pas là ? Qu'est-ce-que vous allez bien ensemble. Vous vous ressemblez tellement, vous faites un si beau couple.
Pourquoi tu pleures ? C'est fini entre vous, c'est ça ? Bah, c'est pas si grave : un de perdu, dix de retrouvés ! Et puis, moi, je l'ai jamais aimé. Avec ses boutons sur le visage, sa mèche rebelle et ses grosses lunettes, franchement fallait oser le tenir par la main. Je ne suis pas une « fashion victime » mais quand même, il y a des limites à ne pas franchir. Et puis sa culture à la noix. Toujours réponse à tout, c'est énervant à la fin. Tu verras....... Tu seras bien mieux sans lui.
Vois, moi...... Le célibat me réussit très bien. Je fais ce que je veux, quand je veux et comme je veux. Et puis comme on dit, il vaut mieux être seule que mal accompagnée. Tu vois, quand Jean-Michel est parti, j'étais soulagée. Vraiment ! Parce qu'en fait, il ne me comprenait pas. En partant, il m'a dit que j'étais « maladivement méchante ». Non, mais tu le crois, ça ! Moi qui ai le cœur sur la main. Je suis toujours la première à donner mes vieilles fringues aux bonnes œuvres. T'en connais beaucoup qui le font, toi ? Non, tout ça, c'est parce que je lui ai dis ce que je pensais de ses amis. De sa famille aussi. Mais, j'y suis pour quoi moi si ils sont tous illettrés et mal fringués ! En fait, mon gros problème, c'est que je ne suis entourée que par des nuls et des moches. Alors à me côtoyer, forcément, ça fait des jaloux.
Pourquoi tu me regardes comme ça ? On dirait que tu as vu un alien. Où vas-tu ? Et voilà ! Je me retrouve toute seule. Je n'y comprends plus rien, moi !