Destination : 152 , L'autocar Ailleurs
Sur la route de Ramsès
Sur la route de Ramsès
Direction Abu-Simbel... Sud de l'Égypte.
...Et quand on n'a pas les moyens d'y aller en avion, on prend
l'autocar. [:(]
Et quel autocar ! Mieux vaut ne pas s'inquiéter de la date de la
dernière révision, de l'état des pneus, et de l'âge du
moteur...
Le chauffeur ? Ben...çà dépend. Il a tellement fait la route, et
dans les 2 sens, qu'il la connait par cœur la route, et c'est bien
là le problème, car il y va les yeux fermés; au sens propre
comme au sens figuré.
Le programme ? On part tôt, très tôt; environ 3 ou 4h du matin.
Et logiquement on pense qu'à cette heure là, on sera plus ou moins
seuls.
Raté ! A peine a-ton rejoint la route que des centaines de cars nous
précèdent; et bientôt et bien sûr, des centaines de cars
nous suivront.
Ah j'oubliais : Luxor/Abu-Simbel c'est environ 1000 kms aller/retour en
une seule journée; et si on prend du retard (et on en prendra !) la
visite des lieux se fera inévitablement au pas de course.
Ce que je ne sais pas encore ou plutôt ce à quoi je n'ai pas
pensé, c'est que sur place, les centaines d'autocars qui furent nos
compagnons d'infortune, déverseront inévitablement leurs passagers
respectifs, sachant que 500 cars multipliés par environ 45 passagers,
çà fait du monde ! Mieux vaut ne pas compter...
La route est à l'image de l'autocar : chaotique, peu sûre; la
veille, un car allemand s'est renversé : 5 morts (Avril 1999).
Les amortisseurs (usés ?) me rappellent les toboggans de mon enfance,
quand on rate l'arrivée.
Le paysage ? Des terres en friche au loin, et plus près de nous, la
vallée du Nil. Coton et blé essentiellement.
Mais bon..., la boule que j'ai aux creux de l'estomac m'empêche
d'admirer la beauté des lieux.
De toutes façons, au départ il fait nuit.
Et puis, peu à peu, l'attention est captée par la circulation, les
bruits de l'autocar, l'absence parfois de concentration de notre
chauffeur qui à chaque ralentissement, papote avec ses collègues
qui roulent dans l'autre sens...
Alors c'est plus fort que soi, on lui dit d'aller moins vite, de regarder devant; il y a même quelques cris, des passagers
mécontents qui l'interpellent.
On me prend à témoin ! Comme si j'avais un don particulier pour calmer le jeu !
Cent fois, on manque de heurter l'arrière du car qui nous
précède; c'est à croire que çà les amuse !?
Pour ma part, je fais semblant de lire le guide.
En réalité, je prie Ramsès, sa mère, sa femme et sa fille
qui nous attendent là bas, de m'accorder la faveur d'arriver
jusqu'au bout entière, et je poursuis ma lecture, sans rien n'en
retenir.
Et c'est là que je tombe sur l'information qu'il aurait été bon
de ne pas lire à savoir que lors des inondations des années 60,
Ptah, le dieu de la mort fut le premier à être sauvé des eaux !
Il était immortel, écrit-on.
Et moi, et moi le serai-je au cas où ? [;)]