Destination : 234 , Virtual Destination


C’est le genre de destination que je m’étonne de ne pas avoir découverte et proposée avant. En effet, notre atelier fonctionne grâce au média internet, il n’a pas d’existence physique propre, n’est pas la réunion en un lieu et à un moment donné de personnes qui se sont donné rendez-vous pour écrire. Notre atelier est parfois appelé atelier virtuel pour cette raison, sans que ce soit à mon avis péjoratif. Je ne vais pas ici vous entretenir de tous les poncifs qui fleurissent sur le monde numérique, les univers virtuels, les réseaux sociaux et autres sites de rencontre.
Notre atelier, bien que virtuel, voit les gens se lier, communiquer et partager uniquement autour des mots qui sont écrits, sans qu’entrent en compte l’âge, le physique, les professions, etc… Finalement notre atelier, grâce à sa « virtualité » permet une centration sur son essence : l’écriture, et c’est ce qui en fait sans doute sa force.
Le cœur de cet atelier d’écriture sera donc de traiter du « virtuel ».
Je me souviens, il y a une bonne dizaine d’années avoir « traumatisé » un élève à qui je demandais de laisser son animal virtuel ( tamagoshi ) à l’entrée de la classe pour que son maître puisse travailler. Je m’étais alors interrogé sur l’emprise insensée que pouvait prendre ainsi des êtres inexistants et électroniques.
La virtualité n’a pas attendu la fin du vingtième siècle pour se manifester puisque de tous temps des personnes se sont parait-il inventées des amis imaginaires, des frères, des parents, des ennemis… qui n’existaient pas. Parfois je me demande, tant l’univers est vaste et infini, tant il doit receler de choses inconcevables pour nous, s’il est possible que nous puissions imaginer des choses qui n’existeraient pas avec certitude dans tout l’univers. Bien sûr, je n’aurais pas la réponse ! Aujourd’hui, un ami virtuel peut recouvrir deux « réalités » : soit l’ami que je m’invente, soit la personne que j’ai « rencontrée » sur un réseau social est qui est devenue électroniquement mon amie. Du coup, la virtualité de l’ami repose soit sur l’existence de la personne, soit sur l’existence de cette amitié.
Revenons à nos moutons (virtuels) : vous êtes invités à écrire un texte nous parlant de virtualité…. D’après le Larousse, est virtuel, ce qui « n’est qu’en puissance, en l’état de simple possibilité (par opposition à ce qui est en acte) ». Bigre, je m’attendais, et vous aussi sans doute, à quelque chose de plus simple. Si j’extrapole un peu, on peut considérer que quelque chose de virtuel est ce que nous pouvons imaginer, que nous pouvons projeter. Il y a alors deux possibilités : le virtuel se concrétise, il n’est alors plus virtuel, ou le virtuel reste virtuel.
Pour que votre texte ne reste pas virtuel, vous pouvez envisager toutes sortes de thèmes : personnages virtuels, sentiments virtuels, situations virtuelles (on parle aussi de simulations), échanges virtuels, discussions avec un « e-robot », philosophie sur la virtualité, géographie virtuelle, mort virtuelle, monde virtuel, profession virtuelle, art virtuel etc…
Cette destination a été inspirée par la sortie du film « Nerve », dont j’ai entendu parler, un nouveau film de science-fiction où des adolescents en sont les héros. Un garçon et une fille se trouvent engagés dans un jeu (virtuel) qui leur demande de réaliser des défis (réels) de plus en plus fous pour faire progresser leur personnage dans le jeu, avec toute une communauté de gens connectés. Je ne l’ai pas vu et j’espère que c’est cela l’histoire, enfin c’est ce que j’en ai compris !
Je suis sûr que cette destination peut nous mener avec vous sur des chemins que nous n’imaginons même pas, alors allons-y !

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