Destination : 342 , un Ailleurs nommé Désir


Pour cette 342? destination, je reprends le thème du printemps des poètes en cours : « le Désir ».
Selon Robert (le dictionnaire) : le désir est la tendance qui porte à vouloir obtenir un objet connu ou imaginé.
Je crois qu’il pourrait y avoir bien d’autres définitions du désir mais celle proposée a le mérite d’être simple et claire. Très souvent, le mot désir est associé à l’attirance amoureuse, aux plaisirs de la chair.

Pour l’écrivain, le texte doit être un objet de désir, le plus difficile étant de passer du désir à l’acte d’écriture et c’est en partie pour cela que nous nous retrouvons ici.

Voici quelques pistes pour cette destination :

- Désir classique : un texte où il sera question de désir, une petite nouvelle ?
- Désir poétique : un poème qui décrira un ou plusieurs aspects du désir, qui exprimera ce désir, quel qu’en soit l’objet.
- Désir d’écrivain : écrire sur son désir d’écrire, sur cette quête vers un roman, écrire ce qui fait que l’on désire coucher les mots sur du papier, susciter le désir d’être lu.
- Désirs actuels : à l’heure d’une fin de confinement qui tarde, écrire votre désir d’après-crise, retrouver une liberté brimée, redécouvrir notre monde.
- Désir d’Ailleurs : écrire sur cette soif d’aller à la rencontre des autres, des cultures lointaines, des territoires exotiques.
- Un Ailleurs nommé Désir : le film « un tramway nommé Désir » tirerait son nom d’une rue de la Nouvelle-Orléans (en Louisiane). Et si vous écriviez une histoire se déroulant dans cette rue (à l’époque que vous souhaitez) ?

Ayant entre mes mains la très belle anthologie poétique (88 poètes) « Le désir » aux éditions Bruno Doucey, parue à l’occasion du Printemps des poètes, en voici quelques bribes piochées au hasard :


Désir

Rien que ton cœur brûlant,
Rien d’autre.

Mon paradis : un champ
Sans rossignols
Ni lyres,
Un ruisseau discret,
Une simple source.

Pas de vent qui éperonne
Les frondaisons,
Ni d’étoile qui veuille
Se faire feuille.

Un jour immense
Y serait
Le ver luisant
D’un autre jour
Dans un champ de
Regards brisés.

Lumineux repos
Où tous nos baisers,
Grains de beauté sonores
De l’écho,
Iraient là-bas éclore.

Et ton cœur brûlant,
Rien d’autre.

1920

Traduction d’André Belamich

(Federico Garcia Lorca, Livre de poèmes.
Poésies I, 1921-1922)

Isabelle Pinçon

Ici Algérie
(Extrait)

Ici Algérie
Ici sans là
Dans une courbe
Dehors qui va dedans
Entre orange et jaune
Qui se déplace
La mémoire traverse
S'évapore
Se recompose
Et quelqu'un qui manque
Brutalement
Abruptement

Ici Algérie, Cinquante fois un poème
© Éditions La Passe du vent, 2020.


Critique de la poésie
Je t'ai nommée rose et coquelicot
lilas, bleuet, fleur d'aubépine
prune, cerise
arbre,
châtaignier peut-être,
à moins que ce fût bouleau ou peuplier,
forêt, écureuil, averse printanière
embellie solaire
colline, vallée claire
rivière turbulente
nuage au réveil
étoile de mer
pierre de lune
plage, brise marine
fenêtre ouverte sur le jour
et même cuiller d'argent...
Mais je crois
finalement
que j'aime autant
que tu sois,
simplement toi.

Francis Combes, Éditions La Passe du vent, 2020

lire les textes de la destination