Destination : 179 , Extraits naturels de rentrée


La proposition

Bio Aymy L. :



Auteur sentimentale, Aymy L. nous entraîne dans ses romans au cœur de passions exacerbées, de secrets déchirants sur fond de drames et de tempêtes intimes. Elle réside actuellement au pays basque avec sa famille d'où elle nous livre son dernier roman « La proposition ».

« La proposition » est le quatrième roman de l'auteur après « Le chalet », « La libellule » et « Mortelle emprise ».



Synopsis « La proposition » :



Jeune journaliste, Émilie LORET est perplexe. Le grand écrivain Vincent MARSHALL veut être interviewé mais uniquement par elle. La nouvelle est d'autant plus extraordinaire qu'il s'est retiré de la scène publique sans jamais donner d'explications. Qu'à cela ne tienne ! La jeune femme entend bien en profiter pour enfin lever le voile. Mais sera-t-elle prête à recevoir une bien étrange proposition ?





Extrait « La proposition » :



L'autoroute était déserte. Dans l'aube naissante, le coupé noir d'Émilie avalait les kilomètres à vive allure. Pas question d'être en retard. La jeune femme n'en revenait toujours pas de sa chance. L'écrivain Vincent MARSHALL acceptait enfin d'être interviewé mais uniquement par elle, Émilie LORET. Son rédacteur en chef l'avait bien évidemment interrogée sur cette exigence mais devant son hébétude, n'avait pas insisté. Elle-même ne comprenait pas. L'homme fuyait les médias : de simples communiqués leur étaient parvenus pour la sortie de son dernier livre. Le tapage médiatique qui avait entouré ses premières parutions n'avait plus cours et nul n'en connaissait la raison. Et voilà que soudain, il se manifestait en la réclamant, elle. Il est vrai que depuis trois ans, elle avait su imposer son style direct et percutant : ses articles étaient très appréciés et figuraient toujours en bonne page. Elle les choisissait non pas en fonction des désidératas de sa rédaction mais bien en rapport avec des sujets de société dignes d'intérêt.

Huit heures quinze. S'arrêtant à une station service, elle s'offrit un café. Prise de court, la jeune femme avait lu dans l'urgence le dernier roman de l'auteur et de ce fait n'avait pas beaucoup dormi. Celui-ci avait mis plus de temps à paraître et bon nombre de critiques commençaient à se perdre en conjectures. Le succès du livre, bien que légèrement moindre, avait stoppé toutes les suppositions. Reprenant le volant, Émilie se remémora l'itinéraire reçu pour se rendre dans le coin de campagne où l'écrivain s'était isolé en quittant la bonne société. Fuyant les cocktails et autres soirées mondaines, il ne faisait plus la une de la presse people. Bien sûr, il n'était pas question de le brusquer, mais elle entendait bien lever le voile sur cette retraite inexpliquée. Forte de cette intention, elle entama la dernière partie de son voyage.

La jeune femme se trouvait maintenant en rase campagne : difficile de s'isoler davantage. Découvrant enfin le panneau indicateur « La Ferronnière » au bord d'un petit chemin de terre, elle s'y engagea, anxieuse et excitée à la fois. Au détour d'un bois, la maison apparut. La vigne vierge qui couvrait sa façade, les volets de bois clair, le banc de pierre à l'entrée, tout contribuait à charmer dès le premier regard. Elle stoppa sa voiture, et, l'estomac noué, en descendit. Une boule de poils sortit vivement de la maison et se précipita vers elle. Le jeune chien lui fit fête comme s'il la connaissait depuis toujours, faisant rire Émilie qui se pencha pour le caresser. Il n'était pas bien vieux et dans son enthousiasme, gratifia la jeune femme de quelques coups de langue.

« Cannelle ! », entendit-elle alors. « Sage ! ».

L'écrivain se tenait dans l'encadrement de la porte d'entrée. Réprobateur, il rappela la petite chienne et la gronda gentiment. S'avançant alors, il serra la main de son invité.

« Veuillez l'excuser, elle ne sait pas encore bien se tenir. Mais on y travaille. »

« Il n'y a pas de mal. J'adore les chiens et celle-ci est adorable », dit-elle en souriant.

« Enchanté, Mademoiselle LORET. Soyez la bienvenue à la Ferronnière » déclara-t-il en l'invitant du geste à entrer.



LYDIE F