Destination : 183 , Millésime littéraire


Je suis né avec Big Brother

— Viens là, ma petite fille, tu es née en quelle année ?

— En l’an 2000 papy, Papa et maman mon fait exprès pour que je naisse le premier janvier de l’an 2000 pour toucher la prime du premier bébé du nouveau millénaire, mais papa a été trop pressé d’y mettre la petite graine je suis née le 31 décembre à 23heures 58 pas de chance !

— Mais ils n’ont pas raté la petite fille tu es drôlement mignonne !

— Et toi papy tu es né quand ?

— Au temps de Vincent Auriol !

— C’est un chanteur ?

— Non le président de la République !

— Ah oui ! moi, c’est Chirac !

— Chacun son président ! Je suis né en même temps que l’État d’Israël, c’est pour ça que dans ma jeunesse j’admirais cet état et leur esprit pionniers, mais depuis j’ai changé d’avis ils ne sont pas assez gentil avec les Arabes !

— Tu as connu la guerre Papy ?

— Non la guerre était finie depuis trois ans, mais ma maman avait encore des tickets de rationnement pour moi, pendant les six premiers mois de ma vie… En m’attendant, elle écoutait à la radio la chanson d’Édith Piaf avec les compagnons de la chanson « Les trois cloches » ce qui explique que j’ai toujours été un peu fêlé… Il était question d’un Jean-François Nicot… j’y ais gagné mon prénom à rallonge…

— C’était comment ? Tu avais Internet ?

— (Rire) pas du tout, rien n’existait encore, même le téléphone ne marchait pas terrible… Mais l’année de ma naissance, un génie a tout prédit, George Orwell, un Anglais, avec son roman, « 1984 », il a tout deviné.

Aujourd’hui, la démocratie n’est plus qu’un leurre. Big Brother nous surveille, il y a des caméras à tous les coins de rue. Internet le téléphone portable garde une trace de notre passage, retient tout ce que l’on fait et dit. La télé et les médias nous apprennent comment penser, si tu ne dis pas comme eux, tu es un affreux xenophobe, homophobe, arabophobe, antisémite, anti chrétien, anti pain au chocolat… et que sais-je encore… Oui Big Brother est là, il e va m’arrêter après avoir lu ces lignes… Car il est partout Big Brother…

J François M