Destination : 5 , Si on s'écrivait ?


Lettre à Fifi

Ma chère Fifi,

Je me languis de toi. Je passe mes journées à penser à ces jours heureux où nous courions ensemble d’arbre en arbre dans notre forêt natal.
Certes ici, je ne meurs pas de faim, je suis nourrit tous les jours, mais ça ne me console pas du souvenir des jours anciens ou j’étais libre et heureux avec toi, ma Fifi d’amour. Retrouverais-je un jour, la joie de cueillir avec toi, les fruits, plus sucrés, que ceux qu’ont nous apportent ici ?

Non, je n’ai pas à me plaindre, les gardiens sont sympathiques. Il y en a qui me parle et comme tu le vois, ils me permettent de t’écrire, en m’assurant que le courrier ne sera pas censuré avant d’être posté.
On m’a changé d’endroit, je ne suis plus derrière des barreaux, je suis dehors à me dorer au soleil comme chez nous en Afrique, mais un large fossé me sépare des hommidés qui m’ont emprisonné là.

Sais-tu que nous avons la télé ? Je regarde les matchs de rugby, qui me rappelle nos mêlées, lorsque nous nous mesurons entre mâle. Je regarde aussi les actualités, qui m’en apprenne beaucoup sur les mœurs bizarres des hommidés.


Je t’embrasse bien fort ma petite Fifi, et qui sait un jour, nous nous retrouverons sous nos arbres de notre belle Afrique.

King-Kong, ton gorille bien aimé.
(Zoo de Vincennes)


J François M