Destination : 82 , Molière en rimes et en alexandrins


Jean - Baptiste Poquelin

Fils de Sieur Jean Poquelin, valet de chambre,
Tapissier attaché à la maison du roi,
De sa charge, vous ne voulûtes point entendre,
Faisant fi d’un avenir de petit bourgeois.

Avec la troupe de cet « illustre théâtre »,
Vous parcouriez la province, sans toit ni loi,
Car un homme de planches vous désiriez être.
Sous la protection de Monsieur, frère du roi,
Devant la cour, enfin, vous avez pu jouer.
A la fois comédien et directeur de troupe,
Auteur et metteur en scène ! Pour le théâtre,
Seul, parbleu ! Tous ces beaux rôles vous endossiez !

Des musiques et jeux de scène, des danses et chants,
Belle chose ! Vos royaux divertissements !
De votre plume d’oie en arabesques exquises,
Des sonnets pour chavirer le cœur des marquises.

Comique de mots, de situations, de gestes,
Céans, nous demeurons, ma foi, toujours fort aises
De vos railleries et de vos galanteries,
De vos moultes farces et vos grandes comédies.
Ventre dieu ! Que ce fleuret là est bien grinçant,
Pour épingler les mœurs ! Féroce et outrancier,
Cela vous sied à merveille de dénoncer
Par le rire, tous les travers de votre temps.

Fou fieffé ! Voilà un dessein bien téméraire
Par un galant badinage, de fustiger
Méchants, camouflés sous les bonnes manières,
Lettrées de pacotille, bourgeois empesés,
Fausses flatteries et dévotes trop mondaines,
Vieil avare et sottes louanges d’obligés.
Las des hypocrisies et grimaces vilaines
Homme de bien, vous prôniez plus d’honnêteté.

Et si Tartuffe séduit plus d’un mécréant
Votre jargon est jugé bien impertinent
Quand c’est la religion que vous égratignez.
Vous n’étiez certes pas, malade imaginaire,
Et vos quintes de toux étaient convulsionnaires.
En fin de représentation, vous en mourrez !
Diantre ! Vos pièces restent d’actualité,
La comédie française, vous incarnez !

J’ai ouï-dire, qu’une rumeur aujourd’hui,
Impute à Corneille, nombre de vos écrits.
Je ne puis souffrir ces trop affreuses fredaines,
Et n’e n déplaise à tous ces fripons et vilaines,
Je n’en veux plus rien savoir ! Fi ! Ah fi vous dis-je !
Laissons cette polémique ! Baste Molière !
Evoquer, notre si belle langue de France,
C’est toujours mentionner la langue de Molière !



Dimanche 4 mars 2007

chrystelyne