Destination : 126 , Rentrée philo


Beauté envolée

Deux mois passés dans le sable, au soleil, dans les dunes, sous les pins, à la plage, près du marchand de glaces et de boissons rafraîchissantes. Deux mois à rencontrer la marchande de chichis au hasard de sa tournée. Deux mois d'un climat enfin acceptable, enfin sympathique. Soixante jours sans école ni travail. Soixante jours à écouter une grille d'été radiophonique tellement suave et romantique. On aimerait tant attraper le train de l'éternité, que ce soit comme ça pour toujours une fois pour toutes, la beauté, ce n'est pas trop demander. Le ciel est encore serein, le paysage encore bucolique. On se prend à y croire. Et si cette fois, ça marchait? Et si cette fois, c'était vrai, cet éternel été, cette vie illimitée?

Le fond de l'air fraîchit, le jour diminue...

Et soudain, la rentrée! Et soudain, cette hideuse rentrée qui vient tout gâcher, comme chaque année. Mais dans quoi rentrons - nous, à la fin? Dans les sempiternelles bonnes habitudes? Non, nous abandonnons nos rêves d'été, nos amours de vacances avec chaînes et cadenas pour entrer dans un cercueil, oui, un cercueil. L'hiver comme la mort s'installe en nous doucement mais sûrement.

La rentrée en tant que concept ne vaut que pour les amoureux du laid oubliant que nous n'avons qu'une vie et une seule.

Cédric