Destination : 188 , Didascailleurs
dest. 188 : Didascailleurs - Didascailleurs en concert.
Didascailleurs
Disdascailleurs en concert.
A l'affiche : Mozart et un clarinettiste, jeune et prestigieux.
Le concerto pour clarinette KV 622
Une salle très chaleureuse. Un enregistrement audio-visuel.
Depuis que j'avais été informée de ce concert, l'impatience bouillait en moi. Je suivais ce jeune prodige, presque depuis ses débuts, au gré des concerts donnés dans le pays.
C'est tout naturellement, qu'il m'a demandé d'accompagner l'équipe de l’enregistrement.
Ce concert, dirigé par un chef d'orchestre de renommée mondiale, serait particulier et grandiose à la fois ! Un cadeau à sa famille, ses amis et ses premiers supporters, juste avant la sortie de son CD.
- Pierre, tu me fais une première vue sur le Palais, la nuit, un réverbère et la façade illuminée. Tu captes le bas de l'escalier, tu remontes et tu t'arrêtes sur l'affiche. Tu zoomes pour n'avoir que la bouche et le bec de la clarinette.
Dans le hall, c'est effervescence : la foule, les retrouvailles.
- Je voudrais une vue plongeante puis une prise de vue globale de la famille. Elle se trouve à droite dans le fond.
Je me faufile et j'entre dans la salle vide.
- Tu filmes la salle en balayage et tu t'arrêtes sur le rideau qui tremble.
Ma place est réservée près de la famille, je les rejoindrai plus tard. Les minutes s'écoulent, la tension monte. Les portes s'ouvrent et la foule entre. Une ambiance joyeuse prend le relais.
L'enfant du pays va jouer et chacun y va de son commentaire.
- La prise de son doit être prépondérante ? Je veux entendre avant de voir. Essaie de saisir des expressions comme « le petit », « le gamin », « je me souviens... »
Je m'appuie contre un dossier . Mes mains tremblent, le silence se fait.
- Le rideau, tu fixes le rideau…
L'orchestre s'installe.
- Capte le premier violon et le premier cor. Tu continues : les bois, les cordes...puis une vue générale de l'orchestre .
Le chef d'orchestre arrive et salue. Ovation !
- Gros plan sur le chef, son sourire, sa baguette, sa silhouette.
Le clarinettiste fait son entrée.
- Vue générale, je veux le voir comme on le voit de loin, tout petit, perdu sur le côté gauche de la scène et puis, tu zoomes...ses mains, suis ses mains….
Musique, l'orchestre entame l'allégro avec le thème principal.
- Vue sur le clarinettiste seul, je veux que l'on ressente la tension. Son regard, ses mains, sa respiration…capte la baguette du chef.
Il joue… d'abord un souffle qui emplit la scène puis inonde la salle…
- Tu ne le quittes pas. Ses doigts, son regard, son visage illuminé… mais pas la veine qui se gonfle…
Une fois encore, la magie s'est emparée de moi et de tous.
Les didascalies sont superflues.
© Danielle M