Destination : 212 , Auto-interviews croisées
Chez le fleuriste
Ticket d'entrée pour un nouvel Ailleurs :
Parler de soi, quel supplice!
je préfère parler de fleurs
Pas d’amaryllis, image de l’artifice
mais jacinthe et sa fidélité
J’aurais aimé porter un nom de fleur,
Capucine ? églantine ?
Hélas, je ne suis que
Corinne
Corinne OCANA-DORADO, membre de l'atelier depuis le début.
Quelle présentation énigmatique ! Pouvez vous développer ?
Parler de soi, quel supplice !
Pour ce périlleux exercice, et relever la gageure,
je préfère vous envoyer un bouquet de fleurs.
Pas d’amaryllis, symbole de l’artifice
La fragile et éphémère anémone n’y aura pas sa place. On la destine plutôt aux jolies jeunes filles délicates
Peut être, une branche du discret azalée qui murmure au jardin : « Je suis heureux d’être aimé. ».
Peut-être aussi, un romantique camélia qui exagère toujours en soupirant : « Je meurs pour vous »
Certainement un rameau de chèvrefeuille, gage de longévité et d’attachement, son parfum susurre : « ni vous sans moi, ni moi sans vous »
Plusieurs chrysanthèmes, fleur d’or de l’amour fragile, avec de nombreux dahlias, gaies et colorés ;
J’y joindrais aussi des gardénias, fleurs de l’épanouissement et des glycines pour la tendresse et l’amitié.
Il y aura, c’est sur, la peine et la fidélité avec la jacinthe, la défiance avec la lavande.
Un peu du sensible mimosa, mais beaucoup de myosotis, adeptes des réminiscences et de la constance.
Un soupçon du fier narcisse, mais beaucoup de pensées auréolées de la cohorte des souvenirs.
Des pivoines pour la timidité et la honte.
Des soucis pour le chagrin et le doute.
Oserais-je rajouter de modestes violettes ?
J’aurais aimé porter un nom de fleur, me prénommer Rose ou Marguerite, Capucine ou églantine.
Hélas, je ne suis que
Corinne.