Destination : 30 , Mythomanie littéraire
Première interview - Merci Josée!
Le magasine: "ÉCRIRE DEMAIN", après l'interview de Josée, m'a contactée,
m'a rencontrée. Un entretien au sujet de mon livre:" Il écrit comme un
chat le pas chat". Je n'en menais pas large, morte de trac. J'ai failli
appeler Josée...mais il faut, serait temps, d'être grande! je vous livre
donc cette première interview.
"Écrire demain" - Mireillekat, pourquoi ce pseudonyme?
Mireillekat - Parce que j'écris comme un chat.
E.D - Vous voulez dire que vous écrivez sur papier, et que vous êtes
illisible?
M.K - Oui, en effet j'écris sur papier, j'ai besoin de la relation
intime de la plume avec le papier, la main. Remarquez comme l'écriture
change suivant l'humeur, le moral, la forme physique, l'écriture à la
main est un autre reflet de nous même. Ensuite je saisis sur mon petit
portable, MAC. Je sens que les PC. tordent le nez, amusant, non? la
guéguerre, entre les MAC et les PC. pourtant il n'y a pas de quoi
fouetter un chat!
Je peux aussi dire que j'écris comme un chat, car je fais des fautes
d'orthographe, de syntaxe, de grammaire, mon éditeur Canyard a beaucoup
de mal avec moi.
E.D - Je comprends pour la forme, mais que pouvez vous nous dire sur le
fond? Nous avons dans une interview de Josée fait allusion à votre
style, Bernard Pitov vous a reçue.
M.K - La même chose, j'écris comme un chat.
E.D - Pouvez vous nous en dire plus?
M.K - Observez le chat, c'est l'indépendance même, il circule calmement,
indifférent au monde. Passe un papillon, vite il lance la patte, saute,
tout son intérêt se fixe sur l'éphémère. Il semble ivre d'air. le
papillon parti, il joue toujours.
Puis le lézard glisse, silencieux sur la terrasse, il le guette,
s'élance; il lui reste un bout de queue tout mou à travers la gueule, il
est ridicule; fait semblant de jouer avec l'inerte. Ca ne l'intéresse
plus. Il s'éloigne.
Quelques pas souples, il se penche au dessus du bocal des poissons
rouges, (ils n'en mènent pas large les poissons rouges, ils voient leur
horizon transformé en une horrible face aux yeux sortis de l'enfer), le
chat tranquille, lippe goulûment l'eau parfumé de relents de crottes,
nourriture, pourriture d'algues: un régal!
Puis s'étant assez agité, il choisit le fauteuil, le canapé au tissu le
plus agréable et commence, roulé en boule, une longue sieste. Il dort,
encore, il dort.
Mais ne croyez pas qu'il dorme bêtement juste pour dormir, non, observez
le bien, il n'est pas immobile, il tressaille, ses oreilles se dressent
l'une après l'autre, il est en une autre activité, secrète celle là,
inaccessible.
Il se réveille, s'étire longuement, va manger un morceau, puis s'étale
au soleil tamisé par le bougainvillier. La salamandre se presse les
pattes bien étalées sur la verticale du mur, juste son oeil est aux
aguets, il ne bouge pas, il sent qu'il y a du sacré en elle.
Il y a du sacré dans le chat.
Il y a du sacré dans l'écriture.
Vous pouvez peut être comprendre, maintenant pourquoi j' écris comme un
chat!
E.D - Mireillekat, je vous remercie, peut-être n'ai je pas suivi
complètement votre comparaison avec le chat, en réécoutant la bande
d'enregistrement, je vais en capter, je l'espère, toute la subtilité.
Nous attendons avec impatience votre prochain roman: "elle est cri en
dormant" notre entretien me donne déjà quelques clés.
Si vous permettez, une dernière question, puisque le chat tient une
aussi grande place dans votre écriture, pourquoi l'avoir écrit avec un K
et non un CH et lui avoir donné une consonance anglaise?
M.K - Voyez vous j'ai des chouchous dans la vie, le K est ma lettre
chouchou dans l'alphabet. Quand à la consonance anglaise elle s'imposait
automatiquement, et ça fait chic, ne trouvez vous pas?
le rire ponctua l'interview.