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La Complainte du Chat Noir
J’suis un matou, un vieux grigou
Un mercenaire de mauvais poil
Je me balade, un peu partout,
Et je dors à la belle étoile.
On me surnomme « le sorcier »
Les gens s’enfuient sur mon passage
Moi, ça me fait bien miauler
Je me fous de leurs commérages.
S’ils veulent croire que le destin
Se trouve entre mes quatre pattes
Plutôt que dans leurs pauvres mains,
Grand bien leur fasse, à ces primates.
J’suis un matou, un vieux grigou
Un mercenaire à rebrousse-poil
Je me balade, un peu partout,
Je garde pour moi ma bonne étoile
J’ai la couleur du désespoir,
Enfin, bon, c’est ce qu’il parait
Je m’suis jamais vu dans un miroir
Alors j’ai la couleur que j’ai.
On dit que je porte malheur
J’avoue que j’y ai réfléchi
Les seuls de qui j’fais pas le bonheur,
Sont les lézards et les souris.
J’suis un matou, un vieux grigou
Un mercenaire de tout poil
Je me balade, un peu partout,
A la lumière des étoiles.
Certains ont encore inventé
Que je voyais, en pleine nuit,
Comme au soleil dans la journée,
Que c’était une diablerie.
Qu’ils soient verts, jaunes ou bien dorés
Mes yeux sont juste réfléchissants,
Par contre, mes griffes, bien acérées
Pourraient bien vous faire larmoyants.
J’suis un matou, un vieux grigou
Un mercenaire au joli poil
Je me balade, un peu partout,
En attendant ma bonne étoile.
Mais je commence à fatiguer
D’entendre toutes ces bêtises
J’suis un pauvre chat échaudé
Qui aimerait poser ses valises.
Dans un salon, près d’un bon feu,
Sous des mains douces et parfumées,
Je crois même que, si Dieu le veut
Je me mettrai à ronronner !
J’suis un matou, un vieux grigou
Un mercenaire de bon poil
Je me balade, un peu partout,
En r’gardant dehors les étoiles.
