Destination : 93 , 100 % paroles


Rêve de femmes

Petit dialogue en réponse à « Une paire de mains pour Zéphirine » (Z"firin D 90)


- Ouah, la chance qu'elle a, cette Zéphirine ! Il a l'air trop super doux et tendre, ce gars. C'est pas à moi que ça arriverait, ça ! T'en as déjà connu un comme ça, toi ?

- Moi ? tu veux rigoler... Tu te rappelles pas comment il était, Bernard ? Les caresses, les fleurs, les mots doux, c'est pas un truc de mec, qu'il disait. Les gonzesses, c'est pas ça qu'elles veulent. Non, ce qu'il leur faut, c'est des muscles partout, aux bons endroits, elles veulent qu'on soit forts, c'est ça qui les fait rêver, pas des conneries de petits oiseaux, de coucher de soleil ou je sais pas quoi.

- C'est lui qui était con... Franchement, c'est pas pour te vexer, mais je sais pas comment t'as pu rester si longtemps avec lui. Moi, ce qui me fait plutôt rêver, c'est de la douceur comme ça. Un qui a des mains de plumes et de papillons, qui me pétrit tendrement, comme si j'étais du bon pain, ben, en vrai, j'adorerais. Puis c'est tellement joli, tout ce qu'il dit. Moi, j'aime bien quand ils disent des trucs.

- Ouais, c'est bien quand ils les font, aussi...

- Oh, t'es bête. Bien sûr ! Mais moi, quand même, ça me plairait de tomber sur un qui parle. Qui a des images, un peu érotiques, pour te faire voir les choses qu'il sent. Un qui a de la sensibilité, quoi... C'est marrant, par exemple, j'avais jamais pensé que mes seins pouvaient être vivants. Oui, vraiment, j'aime bien quand il dit ça.

- Bon, enfin, rêve pas trop non plus. D'abord, c'est pas les tiens, de seins, c'est ceux de sa gonzesse. Tu trouves pas qu'elle a un nom pas possible, au fait ? Et puis, il est un peu bizarre, ce mec, si tu y réfléchis bien.

- Comment ça, bizarre ? Tu serais pas jalouse, toi ?

- Oui, un peu, c'est vrai. Mais enfin, tu peux me dire comment il faisait avant d'acheter des mains d'occase : il était manchot ou quoi ? Ou il avait deux mains gauches ?

- C'est vrai, ce que tu dis, j'y avais pas pensé.

- Puis, en plus, il dit qu'il est pas noceur, mais, moi, je te dis qu'il a bu, parce qu'il écrit que c'est le printemps, un premier septembre... alors, tu vois, un qui confond les saisons, moi, j'aurais presque la pétoche !

- Non, arrête de débloquer, tu me fais trop rire... Tu vois tout en noir, et puis, t'y comprends rien, toi, c'est de la poésie, son truc, et le poète, il décide ce qu'il veut. Il a parfaitement le droit d'être en hiver, si ça lui chante, même par 40 à l'ombre ... Non, quand même, t'as beau dire, c'est bien chouette, ce texte.

- Bon, fais comme si j'avais rien dit... Quand même, si on y pense, elle a bien de la chance, cette Zéphirine. On a vraiment pas de bol, nous. On rencontre jamais les bons... Mais au fait, Christine, t'as rien dit. Qu'est-ce que t'en penses, toi ?

- Ben, moi, je le trouve super, ce poème. Et puis, les caresses partout, sur les fesses et le reste, j'adore...
Bon, les filles, je vous paye une petite mauresque ? Mon grand-père, il disait toujours que c'est l'apéro idéal pour un matin de début de printemps.


Christine C.