Destination : 144 , Magique !


Nuit magique

La lune blanche et ronde projette sa clarté sur mon oreiller. J'ouvre les yeux. J'ai pourtant fermé les volets. Qu'importe ! Un courant d'air les aura réouverts. Je me lève et me dirige vers la fenêtre. Comme tout est calme au-dehors. Je me penche et regarde la masse noire des arbres. Sans pouvoir me l'expliquer, j'ai l'étrange sensation d'être observée. Un bruit me signale l'envol d'un oiseau : en effet, une chouette s'éloigne des arbres et semble se diriger................... vers moi ! Ahurie, je ne peux détacher mes yeux de l'animal éclatant de blancheur qui me vient droit dessus. Se posant sur la rambarde à côté de moi, il penche sa tête de côté et me lance un regard de ses beaux yeux jaunes dorés. Je n'ose bouger. Mes pieds semblent en béton et mon cœur bat à tout rompre.



L'oiseau s'approche en se dandinant, puis, pose sa patte sur ma main. A ce contact, une étrange impression s'empare de mon esprit. Je fixe l'animal, ne voulant y croire. Comment cela est-il possible ? Par quelle magie puis-je capter ses pensées ? Pourtant, aussi clairement que si les mots étaient prononcés, je saisis le message qu'il me fait passer. Il m'explique que j'ai trop tardé à me montrer. D'après lui, l'enchantement de la nuit sera de courte durée et le temps nous est compté. Il m'est offert de faire un vœu. Un seul et unique vœu qui se verra exaucé si tant est qu'il soit réalisable, bien sûr.



Bien que médusée par tout cela, je me concentre et formule dans mon esprit mon souhait le plus cher. Visiblement soulagé d'avoir mené à bien sa mission, l'oiseau de nuit rompt alors le contact établi entre nous. Je ne discerne plus rien. Reprenant son envol, il passe devant moi une dernière fois en me gratifiant d'un clin d'œil avant de se fondre dans l'ombre des arbres. Il est clair que tout ceci n'est qu'un rêve. L'esprit tranquille, je me recouche et m'endors aussitôt.



Le lendemain matin, lorsque le soleil me réveille, je suis persuadée d'avoir fait un merveilleux songe. Amusée par tant d'imagination, je laisse mon regard errer vers la fenêtre ouverte. Soudain, je la vois. Sur le plancher et telle que dans mon souvenir, gît une superbe plume d'un blanc immaculé. Mon rythme cardiaque s'emballe de joie et d'appréhension. Se pourrait-il que je n'ai pas rêvé ?

LYDIE F