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Paroles de Nounours
Paroles de Nounours
Nounours Bleu s’approcha de la jolie petite tête endolorie. Le petit grelot doré accroché au collier en plastique marine tinta légèrement d’un son étouffé et se perdit dans sa chevelure brune et bouclée étalée sur l’oreiller. Depuis quelque temps déjà, elle ne sentait plus la délicieuse odeur de lessive de la taie qui le recouvrait.
« Tu pleures, encore… Tu as mal… Il est revenu. »
Seuls, un hoquet puis un long sanglot étouffé lui répondit.
« Tu sais, il n’a pas le droit ».
Il approcha tendrement sa truffe sèche et froide contre sa joue. Elle devint vite humide, salée et chaude.
« Il n’a pas le droit, lui répéta-t-il encore ! Défends-toi ! Crie, crie très fort pour que l’on t’entende ; hurle tant que tu peux ! Défends-toi, défends-toi. »
Nounours se mit alors à parler avec douceur longtemps, longtemps… « Tu n’es pas sa poupée » finit-il dans un souffle. Cela fait trop longtemps que cela dure… »
Presque tous les soirs cette scène se répétait, presque tous les soirs elle disait non ! Presque tous les soirs elle se disait que le bleu n’était pas la bonne couleur tellement son cœur en étaient couvert. Nounours aurait dû être rose…
Ce soir, Nounours arriva comme d’habitude, il aperçut la petite paire de ciseaux qui luisait dans la lumière blafarde d’un minuscule rayon de lune ; la tache brune sur la pointe l’intrigua.
Très vite, il se nicha dans son cou, laissa échapper un long soupir et s’endormit près d’elle un peu apaisé. Demain serait un autre jour, l’espoir renaîtrait…
Lilou-Frédotte
dimanche 3 octobre 2010
